09 - Une semaine à Moorea…
- Jo et Jo

- 10 févr. 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 févr. 2020

Ile sœur de Tahiti, Moorea est la deuxième destination touristique après Bora-Bora. Elle tient son nom de la vision d’un énorme lézard jaune par un prêtre qui rebaptisa l’ile Moorea (lézard jaune en tahitien).
La traversée de 20 km environ depuis Papeete se fait en deux heures, par une mer souvent hachée par des vagues de toutes directions et des vents tournants dus aux montagnes de Tahiti et Moorea, seuls reliefs à des miles à la ronde, venant accrocher les nuages et canaliser les vents dans les vallées abruptes.
Il ne faut qu’une demi-heure aux ferries rapides pour couvrir la distance et beaucoup d’habitants de l’ile font l’aller-retour quotidien pour aller travailler à Papeete.

C’est justement près de la marina de Vaiare, qui abrite la gare maritime, que nous avons décidé de mouiller l’ancre, dans une eau bleue transparente sur du sable blanc.
Environ 2 mètres sous notre catamaran qui compte 1m40 de tirant d’eau et nous pouvons voir très distinctement la chaine et l’ancre sous nos pieds.
Une petite raie manta nous fait même l’amabilité de nous rendre une visite de courtoisie et d’accueil dans ce décor de carte postale.
Nous sommes proches du lagoonarium que nous irons visiter plus tard. Au matin (le jour se lève à 5h15 ici) nous décidons d’aller jusqu’à la marina avec l’annexe. L’occasion de faire le tour de Jo&Jo resplendissant sous le soleil…
L’ile est de forme triangulaire et représente un cœur, percé des baies de Cook et d’Opunohu, au nord. Le tour représente 62 km et la vitesse est limitée à 60 km/h, mais qui penserait à rouler plus vite ?
Nous nous arrêtons à un point de vue remarquable, à la pointe nord-est, juste au-dessus de l’hôtel Sofitel. La vue y est exceptionnelle avec le lagon s’étalant au premier plan jusqu’à la barrière de corail, puis le chenal de Moorea reliant l’ile de Tahiti au fond.
Nous apercevons Jo&Jo au loin (c’est celui de droite parmi les 3 bateaux).

Moorea est l’ile de l’ananas, un fruit endémique très gouteux et très sucré dont même le cœur se mange (ananas comosus Queen Tahiti). On y trouve aussi de nombreux fruits (pamplemousses, citrons, papayes, goyaves, corossols, fruits de la passion, carambols, avocats, bananes, noix de coco, uru…). Ces fruits, vendus au bord des routes par chaque particulier, sont aussi collectés dans une usine de jus de fruits moderne. Il y est fabriqué, outre les jus de fruits, du rhum et surtout le fameux vin d’ananas. On trouve ainsi du vin blanc sec, moelleux et pétillant.
L’ananas est roi ici et ce n’est pas usurpé.
Il fut introduit en métropole depuis Moorea sous Louis XIV et fut désigné comme le roi des fruits « car Dieu lui a mis une couronne sur la tête ». Nous, nous nous sommes contentés d’une charlotte pour visiter l’usine…
Petite halte au Manava Resort, pour déjeuner et surtout trouver un point d’accès Wi-Fi (ça reste le gros problème dans les iles).
Puis nous avons visité le Green Pearl Golf, pour des repérages en vue du séjour de Patrick et Martine en juin. Une journée sera consacrée à la passion de Patrick (et nous suivrons en voiturette électrique) dans ce qui constitue un des plus beaux golfs du monde. Il y a notamment un trou sur le parcours, en bord de lagon où il n’est pas interdit de se baigner sur le sable blanc entre deux swings.
Sinon, la vie s’écoule lentement, au rythme des alizés et des grains qui se succèdent. Si janvier avait été exceptionnellement sec, février mérite bien la réputation de saison des pluies.
C’est un ballet désormais bien rôdé plusieurs fois par jour où il faut ouvrir et fermer les multiples trappes et hublots du catamaran, alternant moments de ventilation et de calfeutrement. Les pluies sont courtes, espacées mais très drues, tout à fait le cliché de l’ambiance tropicale. Et ce climat va perdurer jusqu’à fin mars, laissant parfois 2 à 3 jours de beau temps sans une goutte…
Il y a quand même beaucoup de moments agréables, en témoignent nos hamacs tendus dans le carré extérieur et la visite régulière de poissons et de raies sous notre bateau, sans compter les magnifiques levers et couchers de soleil ainsi que des clairs de lune de toute beauté.

Ce qui est agréable au mouillage, c’est d’avoir la piscine tout autour de la maison. Il suffit d’avoir un peu chaud pour sauter à l’eau (à 27 degrés), flotter naturellement grâce à la forte teneur en sel, et remonter en prenant une douche d’eau douce sur la jupe arrière du bateau.
Et puis, dans les lagons, les « patates » de corail ne sont jamais qu’à quelques coups de palmes. Ils abritent de nombreux poissons parfaitement visibles dans une eau très claire que le soleil rend encore plus cristalline.
Ici, palmes, masque et le tuba suffisent pour voir les coraux et les poissons et l’on a pied par endroits.

Nous avons visité le lagoonarium, visible depuis Jo&Jo et accessible en 20 minutes de navigation en annexe en suivant un itinéraire balisé entre les patates de corail, parfois à fleur d’eau. Equipés de nos maillots lycra pour se protéger du soleil cuisant et parés de nos ustensiles de plongée, nous accostons au ponton du petit motu Ahi, non sans avoir été saluer dès notre arrivée le propriétaire de cette île, qui est privée.
Il nous accueille avec gentillesse : la politesse et la bienveillance ouvrent toutes les portes…
Le lagoonarium est en fait juste à côté, en traversant à pied un petit chenal. Le lieu est idyllique mais il est payant. Son attractivité vient du fait qu’outre la traversée depuis Moorea en pirogue, il y a des petites cabanes typiques pour y passer la journée, de quoi se restaurer et surtout deux périodes de nourrissages de raies, requins de récifs, mulets, carangues, ce qui attire aussi les oiseaux, de magnifiques frégates qui viennent mendier quelques bouts de pain.
La caméra Go-pro faisant office d’appareil photo, nous avons la surprise après coup de constater que l’horizon s’arrondit lorsqu’elle est sortie de son boitier étanche pour faire des photos, ce qui produit un des plus agréables effets.
Nous passons un moment sur cet ilot parmi les visiteurs du jour en nous promettant d’y revenir vivre un moment d’exception. Sur le motu principal, au pied du ponton où nous attend notre annexe, deux raies domestiquées nous invitent à venir les rejoindre. Nous passons un moment idyllique parmi les poissons et les coraux. (Voir la vidéo de la raie pastenague venant nous rendre visite ci-dessous).
Nous nous préparons à quitter Moorea. Un dernier coup d’œil sur les fichiers météo :
- direction et vitesse du vent en nominal et en rafales,
- hauteur, direction et fréquence des vagues,
- précisions de nébulosités et de précipitations,
- éventuelle activité orageuse,
et nous voilà prêts à traverser un petit bout de pacifique jusqu’à l’île de Huahine, considérée comme la plus authentique des iles sous le vent. C’est un retour, nous y étions déjà passés début janvier et nous y avions rencontré Loïc Peyron au Relais Mahana où nous comptons bien passer quelques jours au mouillage dans une baie bien abritée.
Avec 75 miles de navigation au portant (vent de secteur arrière) pouvant nécessiter 12 à 14 heures de mer, nous avons choisi l’option d’une navigation de nuit pour partir et arriver de jour dans les passes de sortie et d’entrée des iles. Et bien sûr, sous les auspices d’une météo favorable, surtout en cette saison.
Nous avons tout notre temps pour éviter que le plaisir de la voile se transforme en galère.
Alors, comme dit Renaud, notre ancien voisin de l’Isle sur la Sorgue : « Dès que le vent soufflera, on repartira, dès que les vents tourneront, nous nous en allerons… »





























































C est que du plaisir..
Toujours aussi beau et enchanteur... Ici à Paris vent violent et tempête... Retraite J-234 ! Yves