top of page
Rechercher

65 - Fin du périple aux Cyclades

  • Photo du rédacteur: Jo et Jo
    Jo et Jo
  • 24 mai 2024
  • 6 min de lecture

ree

Nous quittons Sifnos au matin pour l'île de Sérifos, plus charmante encore, située un peu plus au nord.

Premier arrêt dans une petite crique, avec baignade bienvenue avant le repas. L'eau est redevenue un peu plus fraiche et nécessite de porter le shorty pour rester plus longtemps en snorkeling.

ree

La cuisine à bord n'est jamais un problème. Aujourd'hui, notre skipper Constantinos nous prépare pour la deuxième fois une de ses spécialités : "les z'oeufs à l'huile" !

Il faut en effet beaucoup d'huile, de Crète, pour baigner les oeufs sous une mer d'huile, condition ou excuse pour bien cuire le jaune et éviter la salmonellose... En tout cas c'est très bon pour le transit intestinal... La vidéo ci-dessous explique la recette. A découvrir, user mais ne pas abuser.


ree

Pas de sieste après ce "digeste" régime crétois. Nous reprenons la navigation pour l'étape du soir. Mer d'huile, peu de vent, c'est au moteur que nous entrons dans le port de Livadi, dans l'île de Sérifos. Elle est très montagneuse, avec un sommet à près de 600 mètres en son centre.


Le port de plaisance est assez important, il est un refuge en cas de gros temps, car l'île est très exposée aux vents, au point que dans certaines conditions extrêmes, les ferries ne peuvent pas accoster.


Face aux bateaux alignés se dresse sur la colline le village de Chora, un des plus beaux des Cyclades.


Nous allons visiter ce village pittoresque. Sa réputation n'est pas usurpée. Il forme un ensemble de maisons blanches accrochées à la colline, séparées par des ruelles étroites où toute circulation est impossible autrement qu'à pied ou avec le concours d'un âne bâté rompu à l'escalade du chemin escarpé.





Arrivés tout en haut du village, au pied d'une chapelle dominant toute la baie, la vue est exceptionnelle.

ree

Redescendus au port, dont le front de mer est rempli de restaurants de poissons et fruits de mer, sous des paillotes et les pieds dans le sable, nous profitons d'une belle soirée de pleine lune.

ree
ree

Jeudi matin, l'ambiance a changé. Dans la nuit, le vent s'est levé vers 4 heures du matin et a fraichi jusqu'à 30 noeuds, soit le niveau 5 sur l'échelle de Beaufort. Le petit port passe une nuit d'effervescence.

ree

Le voilier à côté nous heurte sans arrêt à bâbord, ses amarres ne tiennent pas, il décide partir, non sans mal, déstabilisant certainement la chaine de notre catamaran dont l'ancre est pourtant plantée à près de 80 mètres.


Notre bateau se met lui aussi à bouger dans une danse de saint-guy. Ajout d'aussières, chaine retendue, mais rien n'y fait. Il subit les rafales et s'approche du quai, écrasant les pare-battage. Tous les bateaux du port souffrent, tous les marins sont sur le pont. Sur le quai, une ambulance est présente au cas où et même une curieuse voiture électrique en forme d'oeuf semble vouloir apporter son secours. Mais où met-on le brancard ?


Nous décidons de partir également, mais cette matinée deviendra vite un cauchemar, et en référence à la mythologie grecque, nous tomberons de Charybde en Scylla (l'expression signifie qu’on passe d’une situation qui nous mettait déjà en mauvaise posture à une autre, bien pire encore. Charybde et Scylla sont deux dangers affrontés par Ulysse dans l'Odyssée l’un étant un gouffre profond, un tourbillon aspirant les navires et leur équipage, le second étant un récif escarpé contre lequel se fracassent les bateaux).


En activant ses deux moteurs, dans l'urgence, un peu de panique et sous le bruit des rafales, notre skipper ne se rend pas compte que celui de bâbord n'a pas démarré. Le catamaran est difficile à manier et vient frotter un autre catamaran à l'entrée du port dont l'échelle de coupée provoque une longue rayure sur le flanc du nôtre. Nous sortons enfin pour trouver refuge dans la baie, au mouillage. Là, devant l'importance des éléments, il ne mégote pas sur la longueur de chaine et en déroule plus de 90 mètres. Autant dire qu'il n'en reste plus beaucoup dans le puits de chaine...


Le vent faiblit un peu. Nous décidons de repartir vers notre nouvelle destination. Mais là, sans doute encore perturbé par la nuit agitée et les péripéties du matin, Costantinos se trompe de sens pour lever l'ancre et déroule à grande vitesse le peu de chaine qui reste. Le filin qui la retient au bateau se rompt sous l'effort et c'est toute la chaine qui va s'échouer par 15 mètres de fond. Pas de tenue de plongeur à bord. C'est la cata et pas marrant.

ree

Nous nous approchons d'une bouée orange à laquelle on s'accroche, maniant la gaffe pour la première fois du séjour. Cela méritait bien de présenter les armes à la manière d'un planton marin... Puis appel à un plongeur du port qui viendra une heure plus tard avec un petit scooter sous-marin pour repérer la chaine et y accrocher un filin auquel Costantinos, qui le suit en annexe, a attaché un pare-battage. Il ne nous reste plus ensuite qu'à approcher le catamaran pour récupérer le tout avec beaucoup de précautions, dans une mer qui reste encore sous l'emprise d'Eole...



Il faut aussi régler le problème du moteur et d'abord poser le diagnostic. Cela ne vient pas des batteries neuves mais du démarreur sur lequel il faut établir un court circuit avec une clé à molette pour lancer le moteur. Ca marche ! Et ça rappelle des épisodes polynésiens de même ordre sur le Jo&Jo...


ree

Tout se finit bien. Quand on sait que le nom de famille de notre skipper est Babilis, on se dit qu'après avoir quitté le port en coup de vent, on a frisé la catastrophe... Ces petites avaries sont monnaie courante dans le milieu de la voile, mais ce jour-là - et ce fut le seul - nous avons accumulé les bourdes...


Ce sera tout pour les émotions de la journée. Nous pouvons enfin partir sereinement vers l'ile de Kythnos, avant-dernière étape de notre périple.


Un "arrêt au port" minute nous permet d'effectuer le dernier ravitaillement jusqu'à notre arrivée à Athènes le lendemain. Pour ce faire, nous faisons un stop le long du quai, seule fois où nous aurons adopté cette configuration plus gourmande en place dans des ports souvent déjà chargés pour la période estivale qui commence.

ree
ree

Nous passerons notre dernière soirée dans une baie bien abritée, avec en prime un magnifique coucher de soleil et une nuit de pleine lune, dans le calme le plus absolu.

De la plongée snorkeling, nous ramènerons quelques coquillages et squelettes d'oursin, en souvenir.


Le drone de Constantinos nous gratifie à nouveau de belles prises de vues. Nous avons eu de la chance d'avoir un guide aussi attentionné. Ce n'est pas toujours le cas.




Au fait, nous n'étions pas 3 passagers plus le skipper, mais un 5ème personnage nous aura accompagné généreusement durant tout le voyage. Nous avons appelé "Monsieur Cetelem" le pot de basilic qui a agrémenté nos pâtes, nos salades grecques.


ree

Il est vendredi après-midi et nous revenons à la marina d'Alimos, portés à la voile par un vent du sud. C'est la curée de tous les bateaux qui terminent le vendredi un périple d'une semaine, de deux comme nous, ou plus...



Au total, nous aurons navigué sur une distance de 428 miles marins, soit un peu moins de 800 km.

ree

Nous profitons de notre présence au sud d'Athènes pour nous rendre dans la capitale, pour visiter le centre ville aux abords du palais présidentiel, la cathédrale de l'annonciation d'Athènes et goûter une dernière fois les spécialités grecques dans le quartier de Plaka, au pied de l'acropole.



ree

Poulpe, moussaka, glace à la pistache d'Egine. Et il ne fallait pas repartir sans goûter ce nectar si spécifique de la Grèce: la retzina, un vin blanc dans lequel on rajoute de la résine de pin pendant la fermentation. Un vin unique qui ne peut se boire que sur place, et encore. Il ne faudrait pas avoir le palais d'un français oenologue...


Merci à Morgan pour le résumé vidéo de notre périple, avec les lieux visités et un digest des meilleures vues de drone. Des images qui vont nous accompagner encore longtemps...




C'est ici que prend fin le reportage du GREC, notre Grand Raid En Catamaran 2024, dans ces îles des Cyclades qui nous auront montré le meilleur d'elles mêmes, sous le soleil.

Notre Lagoon de 40 pieds nous aura menés d'île en île en toute sécurité et avec un confort appréciable...


"Il est fier mon navire

Il est est beau mon bateau

C'est un fameux trois-mâts

Fin comme un oiseau (Hisse et oh)

Les Tabarly, Pajot

Kersauson et Riguidel

Naviguent pas sur des cageots

Ni sur des poubelles

Dès que le vent soufflera

Je repartira

Dès que les vents tourneront

Nous nous en allerons"

 
 
 

Commentaires


bottom of page