63 - En route pour Santorin...
- Jo et Jo

- 19 mai 2024
- 3 min de lecture

Jeudi matin. Nous quittons Schinoussa pour Koufonissia. Ces îles méconnues font partie des petites Cyclades, au sud-est de Naxos. Le lieu est d’un charme fou, resté jusqu’il y à quelques années à l’écart du tourisme de masse.
Koufonissia ne compte que 300 habitants permanents. Elle est la plus petite île habitée des Cyclades. Ses plages et ses côtes paradisiaques attirent quelques visiteurs à la saison estivale, mais nous avons la chance de la découvrir encore préservée de cette transhumance.
Le petit port nous accueille. Nous sommes le seul catamaran à cette heure, parmi quelques bateaux de pêcheurs sous la danse des mouettes, au pied de la colline où l'on peut voir un moulin à vent typique des Cyclades. Le vent est un élément majeur des îles grecques, avec le fameux Meltem qui souffle puissamment durant les mois d'été. Là encore, nous sommes à la bonne saison.

Sitôt à terre, direction le petit supermarché où l'on trouve de tout pour un avitaillement nécessaire après quelques jours au mouillage. De quoi remplir le chariot sur les conseils avisés de Constantinos, car la lecture des étiquettes grecques avec son alphabet impénétrable reste toujours problématique.
Nous optons pour une petite collation apéritive en bord de plage. Mezzés et brochettes accompagnent un ouzo bienvenu.
Le petit village à flanc de colline est riche de belles maisons typiques blanchies à la chaux, avec toutefois la curiosité d'un superbe ensemble résidentiel entièrement recouvert d'un enduit bleu clair du plus bel effet. C'est très propre et très fleuri.

Une église orthodoxe domine un ensemble de ruelles tortueuses et pittoresques, avec de petites tavernes et des maisons fleuries.
Nous allons diner chez "le capitaine Nicolas" un délicieux loup pêché du jour que nous choisissons dans l'étal, avant de repartir à la nuit tombée sous la protection d'un moulin et d'une petite chapelle au loin.

Le lendemain, vendredi, nous larguons les amarres pour l'île d'Amorgos. Le lieu est célèbre depuis que quelques scènes du film "Le Grand Bleu" de Luc Besson y ont été tournées.
Mais ce qui vaut le détour est le fantastique monastère de Panaghia Chozoviotissa, à flanc de montagne. Pour l'occasion, nous louons une voiture pour découvrir cette île très montagneuse, avec en chemin une colline aux nombreux moulins à vent.
Ce monastère, tache blanche plaquée contre la falaise, a été fondé au XIème siècle et domine la mer de 300 mètres. Il renferme de très belles icônes byzantines et une icône de la Vierge qui posséderait des pouvoirs miraculeux. Un petit escalier de pierre mène à l’entrée étroite du monastère. Deux moines y vivent encore.
Nous attendons deux heures avant de pouvoir visiter les lieux, témoins privilégiés d'un lieu d'exception. Le guide nous a autorisés à prendre des photos dans le saint des saints. Un moine nous a offert un petit verre de rakomelo, liqueur à base de grappa, de miel, de cannelle et de clou de girofle, accompagné de loukoums, en fin de visite.
Nous avons ensuite la voiture pour parcourir les spots de tournage du Grand Bleu, depuis la petite chapelle sensée représenter la maison du plongeur Jacques Mayol jusqu'à l'épave d'un cargo servant de plan au début du film. Le navire s'est beaucoup dégradé depuis et n'intéresse plus que quelques chèvres...

Comment ne pas succomber à notre retour à la dégustation d'un ouzo au port de pêcheurs où des poulpes sèchent au soleil, dans le bar opportunément appelé du nom de ce film culte ayant film l'ouverture du festival de Cannes en 1988 ?
Le lendemain à l'aube, départ pour l'île de Santorin. Inaccessible en plein été à cause du sur-tourisme, elle reste à échelle encore humaine à cette période l'année. L'approche depuis la caldeira reste magique, avec les villages blanchis à la chaux flanqués en bord de falaise.
Vers 1630 avant J.C, l'île s'effondra sur elle-même lors d'une éruption volcanique, créant ce cratère central d'une île de 12 kilomètres sur 7 avec des falaises de plus de 300 mètres.

Les zones de mouillage y sont très réduites et nous traversons l'ensemble du cratère avant d'aller jeter l'ancre au sud. Une fois à terre, nous prenons un taxi pour visiter l'emblématique village de Oia, avec ses maisons troglodytes, ses chapelles à coupole bleue, ses entrelacs de ruelles escarpées et hélas son lot de boutiques de luxe et de touristes.
Santorin était un endroit incontournable mais il ne nous laissera pas de souvenir impérissable, au vu des petits trésors de criques et de villages encore authentiques des autres petites iles visitées.
A l'aube du dimanche de Pentecôte, nous repartons vers le nord pour boucler notre voyage, direction l'île de Pollegos, dans un ciel blafard chargé de sable du désert africain.




















































































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