53 - Nage avec une baleine
- Jo et Jo

- 3 oct. 2021
- 14 min de lecture

La diffusion du blog précédent coïncidait avec l’anniversaire du capitaine.
Des nombreux témoignages reçus de la part de la famille et des amis, s’il fallait n’en retenir que 3 pour illustrer ce passage, ce serait naturellement ceux des bébés de 2021 : Emilia née le 14 janvier, Robin né le 9 septembre et Noémie née le 16 septembre, qui a délégué à son grand frère Timothée l’envoi du message.
Cette nouvelle génération est précieuse pour continuer à écrire l’histoire de notre famille et, accessoirement, à payer - bien plus tard - nos futures retraites…

Pendant ce temps, à Paris, un hommage posthume est consacré à l’artiste Cristo.
Ce diable d’homme doit être irrésistible car il emballe tout ce qui passe à sa portée et après le Pont-Neuf, il s’est attaqué à l’arc de Triomphe.
En ces temps troublés de campagne pré-électorale sur fond identitaire, de remémoration des attentats des Tours jumelles de Manhattan et du Bataclan, de l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan qui imposent la burka, même nos compatriotes se mettent maintenant à adopter le voile intégral pour dissimuler les symboles de la grandeur de la France…
On est dans l’Amhed jusqu’au cou… A prendre au second degré bien sûr, pour le plaisir du bon mot…
Et pour enfoncer le clou comme on dit à Jérusalem sur le Golgotha, ça ne marchera jamais tant que les Palestiniens mettront la charia avant l’hébreu…

Autre coïncidence de date - on n’a pas toujours le choix dans la date - le 20 septembre signe le déconfinement progressif de l’archipel de la Société, tout en conservant le couvre-feu à partir de 20 heures et le confinement du samedi midi au dimanche soir, avec une fréquence de revoyure hebdomadaire.
Outre les commerces « non essentiels » qui reprennent vie, les activités nautiques de plein air s’en donnent à cœur joie.
On revoit avec plaisir refleurir les planches à voile, les paddles, les canoés et les kite-surf.
Cela fait un bien fou de constater que le lagon s’anime à nouveau sans la peur du gendarme. Certains voiliers quittent leur lieu de mouillage et on recommence à voir des voiles blanches dans le chenal de Moorea.
Avec la levée partielle du confinement, le club de plongée peut à nouveau accueillir des adeptes de sports nautiques.
Titillés par la vue depuis Jo&Jo de baleines sautant dans le grand bleu de l’autre côté du récif, nous tentons une sortie avec le club local. Arrivés dès 7h30 du matin, nous effectuerons une sortie de plus de 4h00 riche en émotions.
A la sortie du port, sur la droite, se trouve amarré Hémisphère, le plus grand catamaran du monde disponible à la location, avec sa coque noire. C’est le bateau de tous les superlatifs.
Il mesure 145 pieds, soit 44,2 mètres de longueur pour 16,6 mètres de largeur - notre Jo&Jo ne mesure que 11,5 mètres de longueur - et pèse 500 tonnes, avec une consommation de 230 litres à l’heure pour une vitesse de croisière de 11 nœuds.
Son mât culmine à 53 mètres de hauteur.
Son principal intérêt n’est donc pas la vitesse mais le luxe inouï étalé pour les 12 invités et les 10 membres d’équipage.
Doté d’équipements dernier cri, d’un jacuzzi et de toutes les commodités attendues dans un palace 5 étoiles, il se loue pour la modique somme de 280.000 dollars par semaine, soit environ 240.000 euros. A ce prix, bien sûr, il reste au port comme un palace flottant et il faut prévoir quelques billets supplémentaires pour naviguer entre les îles de Polynésie.

La première halte après la passe de Taapuna nous entraine sur un spot de corail où vit une colonie de tortues marines. Deux espèces peuplent principalement ces eaux, la tortue verte et la tortue imbriquée.
La tortue imbriquée ou tortue à écailles est l’une des huit espèces de tortues marines qui nagent dans les océans. Elle est l’un des reptiles les plus menacés de la planète avec la perte estimée entre 80 % et 90 % de sa population en un siècle et elle est considérée en danger critique d’extinction.
Elle tient son nom de ses écailles imbriquées entre elles comme des tuiles et a la particularité d’avoir une sorte de bec crochu. Sa disparation est due à la fois à l’utilisation de son écaille pour la confection de bijoux, de lunettes et de meubles d’art depuis toujours, mais aussi le réchauffement climatique qui détruit son environnement nourricier et la pollution. Beaucoup de tortues sont retrouvées mortes avec des sacs en plastique dans l’estomac.
La tortue verte quant à elle est la plus connue des tortues marines et elle peut atteindre 140 cm et peser jusqu’à 400 kilos, mais la moyenne se situe entre 150 et 200 kilos. Sa carapace a des écailles bien distinctes contrairement à la tortue imbriquée et elle est souvent recouverte d'algues et de parasites.
La tortue verte accomplit de grandes migrations transocéaniques qui peuvent atteindre 2000 kilomètres pour rejoindre ses sites de ponte. Elle est capable d'utiliser l'information des champs magnétiques pour se déplacer.
Elle a souffert d'une surexploitation mondiale et bien que protégée, elle reste encore chassée en tant que met de choix comme la soupe à la tortue.
Ce lieu de plongée facilement accessible possède également la résurgence d’une source d’eau douce à 5 mètres de profondeur au cœur d’un petit massif de corail. Il y a peu de visibilité à l’endroit exact de la source, due à la différence de densité entre l’eau douce et l’eau de mer.
On trouve également des requins pointes blanches de lagon qui dorment sur le fond du lit de sable blanc et des raies léopard qui patrouillent sous nos yeux.
Ces « amuse-gueules » étant explorés pendant près d’une heure, nous reprenons la navigation vers le sud dans l’espoir de voir souffler une ou des baleines.
Chacun scrute la mer à la recherche du petit geyser signalant la présence de ce mammifère marin - il allaite ses petits au moyen de mamelles, a une respiration de type pulmonaire et est doté d’un système nerveux et encéphalique développé - qui a besoin de respirer régulièrement en remontant à la surface.
Ne descendant que rarement au-dessous de 20 mètres de profondeur, il vient remplir ses poumons toutes les 10 à 40 minutes, ce qui permet aux observateurs de patienter et de s’approcher de la dernière trouée, pour peu que l’animal ne se soit pas trop déplacé entre deux prises d’air.
Ce geyser est malgré tout facile à repérer. Quand la baleine à bosse fait surface et expulse par son évent l'air provenant des poumons, le souffle provoque un nuage pouvant atteindre 3 mètres.
C'est un cétacé migrateur qui peut parcourir 25 000 kilomètres dans l'année. La baleine à bosse fréquente les eaux fraîches de l’Antarctique où elle trouve aisément de la nourriture, le krill, petites crevettes microscopiques et vient ensuite dans les eaux chaudes de la Polynésie pour la saison de reproduction et la mise bas , de juillet à octobre.
Deux petits bateaux de touristes sont, comme nous, en attente de l’apparition. Ils nous signalent deux soufflées depuis une heure mais sans plus, sans saut spectaculaire, sans baleineau non plus. Les jeunes sont souvent plus curieux, plus joueurs et ils remontent plus souvent à la surface, suivis par leur mère.
Les baleines à bosse adultes atteignent en général une longueur comprise entre 13 et 15 mètres, parfois jusqu'à 17 mètres et pèsent en moyenne 30 tonnes. Chaque nageoire pectorale peut atteindre jusqu'au tiers de la longueur du corps. C'est beaucoup plus que chez n'importe quel autre cétacé.
Pour leurs parades nuptiales, plusieurs mâles se regroupent autour d'une femelle et rivalisent de figures étonnantes pour un animal de cette taille et de ce poids. Les sauts hors de l'eau peuvent atteindre 5 mètres. C’est ce que nous avions vu depuis notre bateau, à une distance de 800 mètres environ.
Les autres bateaux abdiquent de guerre lasse, usés d’attendre en vain une hypothétique apparition. Nous restons seuls sur zone, un peu résignés également quand notre skipper annonce un souffle à tribord.
Aussitôt, nous remettons les gaz pour s’approcher du lieu de sortie. Rien, mais elle doit être là, quelque part en dessous. On décide la mise à l’eau, en faisant le moins de bruit possible.
Immédiatement, le chant de la baleine vient nous envelopper. C’est un chant aux sonorités graves qui varie autant d'amplitude que de fréquence. Les baleines à bosse sont réputées pour leurs longs chants complexes. Elles émettent pendant des heures, parfois des jours, des motifs de notes graves en répétant des séquences cohérentes et emboîtées. Elles ne chantent que pendant la saison d’accouplement, ce qui indique qu’il s’agit de chants de séduction.
Nous sommes dans le grand bleu, avec plus de 1000 mètres d’océan sous nos pieds. Rien que du bleu que strient les rayons du soleil au zénith dans la lancinante mélopée de ce chant parfaitement audible. Nous nageons, un peu à l’aveugle, vers le lieu où est supposé se trouver la baleine.
Et soudain « elle est là, droit devant nous, elle sonde, elle est à 50 mètres » !
Emilien, notre chef de palanquée au palmes jaunes nous prévient par ce terme technique que la baleine vient de replonger dans les profondeurs.
Nous avançons vers sa position, et le pilote resté sur le bateau nous dira ensuite qu’elle avançait elle aussi vers nous. Nouvelle alerte : « stop, elle est en-dessous de nous ».
On voit émerger du bleu profond un trait blanchâtre qui correspond au flanc de la baleine. Le chant devient de plus en plus fort. On reste là plus d’un quart d’heure, statiques, à flotter une quinzaine de mètres au-dessus d’une baleine qui devra forcément remonter pour respirer à un moment donné.
Et puis le miracle se produit.
Petit à petit, son contour se dessine. Elle remonte lentement à la surface et elle passe à environ dix mètres de nous. La Go Pro filme en continu et c’est un jeune mâle d’environ 6 mètres de long qui apparait devant nos yeux. A un moment, on recule même un peu, pensant qu’il pourrait nous embarquer dans sa montée, mais rien de tel.
Aucune appréhension, aucun stress, que du bonheur...
Un pur moment de grâce, un rendez-vous exceptionnel avec un animal sauvage dans son milieu naturel qui nous offre le privilège de voir une scène que peu d’individus ont la chance de vivre une fois dans leur vie.
Nos accompagnateurs du club de plongée sont également émus. Ce que nous venons de voir, dans ces conditions, si proches physiquement de cet animal, est rare et tient du sensationnel et de l’extraordinaire. La caméra ne rend pas fidèlement cette proximité, l’objectif ayant tendance à éloigner les objets de prise de vue.
Comment faire comprendre avec des mots ce que nous venons de vivre ?
Comment imaginer qu’on puisse se retrouver un jour en plein océan à portée de palmes d’un pareil monstre marin, d’ailleurs bien inoffensif ?
Il ne s’agissait heureusement pas d’une baleine bleue, le plus gros animal vivant à notre époque sur terre et dont le poids adulte est de 170 tonnes (soit l’équivalent de 30 éléphants d’Afrique) pour risquer de subir le sort du prophète Jonas qui - après avoir désobéi à un ordre divin - passa 3 jours et 3 nuits dans le ventre d’une baleine…
Le retour avait tout de ces récits à la Tartarin de Tarascon. Chacun y allait de sa propre expérience qu’il venait de vivre, de ses émotions. Cela a créé une petite communauté de ceux « qui y étaient » avec échanges de nos coordonnées pour mettre en commun nos prises de vues.
De notre côté, la caméra tournait en continu et seule une batterie épuisée aurait pu compromettre le moment de proximité qui ne dura qu’un instant mais qui restera gravé pour toujours.
Il faut croire que les Dieux Polynésiens, assistés de Poséidon et de Neptune, avaient insufflé leur « mana » jusqu’au tréfonds des océans pour nous faire les spectateurs de ce cadeau de la nature.
Mais quittons le domaine des Dieux et revenons à notre condition de simples mortels…
Autour de nous au mouillage, un jeune couple dans le même modèle de catamaran que le nôtre est venu s’installer pour quelques jours.
Très sportifs et passionnés de kite-surf et de wingfoil, ils passent et repassent à l’arrière de Jo&Jo, profitant du vent qui s’est levé sur le lagon.
Le wingfoil (littéralement traduit en « feuille d’aile ») est composé d’une aile gonflable tenue à la main et d’un aileron très fin appelé foil fixé sous la planche de surf qui fait décoller l’équipage au-dessus de l’eau.
Nous voyant les regarder, ils nous confient leur caméra Go-Pro pour filmer leur exhibition et en particulier le difficile exercice de se retrouver en pleine course et se tenir la main pour avancer ensemble.
Emmanuelle - dite Manu - et Stéphane sont des jeunes mariés venus passer leur voyage de noces en Polynésie. Plutôt que le classique circuit dans des hôtels de plusieurs archipels, ils ont décidé de louer un catamaran pour trois mois et de naviguer de Tahiti aux Iles sous le Vent et aux Tuamotu.
Ils vivent près de Saint Tropez. Stéphane travaille dans le milieu nautique et de la glisse et en profite pour faire la promotion sponsorisée de sa voile de wingfoil.
Nous passons les voir en voisins à la nage pour partager une Hinano et discuter de leurs projets.

Notre vie reste rythmée par la baignade quotidienne, par le visionnage de séries chaque soir - nous venons de dévorer les 5 saisons de la Casa de Papel après avoir fini celles du Bureau des Légendes - et par des soirées jeux avec les amis des autres voiliers au mouillage.
Ce petit monde des voileux forme une communauté d’échanges de trucs pour entretenir ou réparer son bateau, de bons plans pour des mouillages ou des idées de navigation vers des endroits coup-de cœur. Chacun a accumulé une solide expérience et est devenu intarissable sur ce qu’il a vécu, sur ses immanquables galères ou moments de grâce…
Nous retrouvons « Lau et Flo », Laurent et Florence sur leur catamaran-charter de 58 pieds (18 mètres) avec qui nous faisons de soirée en soirée, chez les uns ou les autres, la découverte mutuelle de jeux de société autour d’un apéritif dinatoire.
Ce soir-là ce sera « Azul », un jeu de plateau consistant à placer des carreaux de mosaïque de diverses couleurs pour constituer une fresque.

Suivront « Les aventuriers du rail », autre jeu de plateau à base de cartes, où il s’agit de tracer des parcours de trains à travers l’Europe au moyen de tronçons matérialisés par des petits wagons aux couleurs de chaque participant.

Nous finirons par « The Game », un jeu collaboratif où chacun joue non contre les autres, mais ensemble contre le jeu. Ambiance garantie.
D’autres amis, Nathalie et Sylvain - en fait les premières connaissances à notre arrivée à Tahiti en décembre 2019 - sont revenus des Tuamotu et fixent leur catamaran Thétis à quelques dizaines de mètres de nous.
Nous les retrouvons le lundi matin pour faire quelques courses de fruits et légumes auprès d’un vendeur chinois qui est installé près de la marina de Taïna.
Pastèque, papayes, mangues, avocats, patates douces et bananes viennent remplir le panier de la ménagère.
Il y a le choix quant au degré de maturité des fruits, son arrière-boutique étant un véritable « mûrissoir » de bananes avec des régimes pendus à divers stades de vert et de jaune.
Avant qu’ils ne repartent au Tuamotu, nous louons une voiture et nous faisons une première sortie à Papeete pour voir le coucher de soleil sur la rade de Papeete et l’île de Moorea au lointain. Nous grimpons sur les hauteurs de la ville par cette belle soirée de fin septembre.
Nous marchons une vingtaine de minutes jusqu’à la croix de la mission. C’est un lieu où se rassemblent les joggeurs et les randonneurs qui viennent profiter de l’air un peu plus frais, mais sous ces latitudes même à la tombée de la nuit, la fraîcheur est toute relative…

Nous profitons de la réouverture des restaurants pour un repas à l’Urban Café, un établissement à la façade discrète dans un quartier où rivalisent de grandes fresques de murs peints lors des festivals de street art.
C’est l’occasion de goûter à nouveau le méga cocktail de deux litres de demi à base de gin, vin rosé, jus de pamplemousse et liqueur de romarin appelé « Le flamand rose ».

Le lendemain est consacré à une marche de 18 kilomètres dont plus de la moitié se fait en sentier escarpé au flanc de la montagne de Tahiti jusqu’à la cascade de Fautaua. Le lieu est d’accès payant pour une somme symbolique et cela permet l’entretien du sentier, de tronçonner les arbres tombés pour dégager le chemin et de vérifier les sécurités le long du trajet.
Nous y allons, accompagnés de Marcel, un fringuant septuagénaire, adepte de randonnées et ami de Nathalie et Sylvain. Il se partage entre la France et la Polynésie et quand il est dans le sud de la France, il arpente les sentiers du Mercantour, randonne dans les Alpes. Sinon, il vit avec sa femme à Pamatai, sur les hauteurs de Papeete, dans une maison avec vue sur la baie.
Il nous sert de guide et il connait bien tous les sentiers des montagnes environnantes. Nous ne nous serions pas aventurés seuls dans cette aventure, malgré le balisage du sentier, compte-tenu de la difficulté de la randonnée et des avertissements sur les panneaux en début de circuit. Le plus à craindre est l’arrivée soudaine d’un orage tropical qui rend tout glissant et mouille les randonneurs jusqu’à la moelle.

C’est très physique mais l’effort en vaut la peine et les paysages alentour sont d’une telle beauté qu’ils se méritent. La randonnée peut se faire par deux trajets : l’un, qui suit la rivière pour déboucher au pied de la cascade, l’autre - que nous avons pris - qui traverse le torrent par le petit pont de Fachoda pour atteindre la chute par le haut.

Après quelques haltes bienvenues pour récupérer, nous approchons de la zone de la cascade qui se déverse dans le vide dans un bassin 135 mètres plus bas, depuis un point de vue, situé près du fort de Fachoda, haut-lieu de la guerre entre la dernière reine Pomaré qui refusait les termes du protectorat français pourtant signé en 1842.
Ce fort a tenu 6 mois face aux assauts des 600 militaires français venus reprendre possession de la Polynésie à la suite de la volte-face de la reine. Il ne reste que les ruines des fondations à ce jour mais on ne peut qu’être admiratif du fait que des êtres humains aient pu construire de si solides habitations en pierre de taille en de tels endroits si peu accessibles.
Nous cheminons avec prudence. En effet, certains secteurs sont jugés difficiles et des cordages voire des câbles en acier sont disposés le long des rochers. Pour les passages abrupts, ces cordes à nœuds permettent de descendre en rappel en toute sécurité, en se tenant bien. Les endroits les plus risqués, surtout par temps humide, possèdent des marches en fer torsadé inoxydable. Un vrai morceau de bravoure.
Nous arrivons sur des vasques et des toboggans naturels d’eau claire et fraiche sous un ciel minéral de blocs de basalte.
L’eau y est délicieuse mais le lieu reste dangereux. Une adolescente de 15 ans y a fait une chute en 2018 alors qu’elle prenait un selfie du haut de la cascade et n’a pas survécu à sa chute de 150 mètres.



Les vasques sont trop tentantes et un bain sera le bienvenu pour rafraichir les corps dégoulinants de transpiration après plus de 3 heures d’effort.
Le retour se fera par le même chemin. Dans la partie basse, un gué permet de découvrir un marae, lieu de culte des anciens, formant une cour - le tahua - entourée d’un muret de pierres sèches parfaitement restauré.
La traversée sur les grosses pierres est acrobatique, au milieu de cairns disposés là par d’autres randonneurs, au milieu d’une nuée de moustiques.


Nous reprenons la voiture et faisons une halte aux « bains Loti » en bord de rivière. Le lieu porte le nom de l’écrivain français Pierre Loti et une statue est élevée en sa mémoire. Grand voyageur, il deviendra académicien à 41 ans en 1891, soufflant la place à Emile Zola qui se présente pour la vingtième fois (Zola se présentera 25 fois et ne deviendra jamais un immortel de cette docte assemblée).
Son passage à Tahiti lui vaudra l’écriture du roman « Le voyage de Loti - Rarahu, idylle polynésienne » édité à Paris en 1879. Ce roman est en grande partie fictif mais il s’est nourri de ses rencontres et de sa découverte de Tahiti.
De son vrai nom Julien Viaud, il prendra le surnom de Pierre Loti à Tahiti, en 1872. Loti, en tahitien, signifie rose. Il avait été baptisé ainsi par une suivante de la reine Pomaré, femme de Pomaré V, le dernier roi de Tahiti.
Nous voici arrivé au 3 octobre. Le Haut-commissaire et le Président de la Polynésie viennent d’annoncer, au vu des bons chiffres de la pandémie dans le fenua, la levée complète du confinement à compter du 9 octobre.
Cela signe la réouverture des cinémas et des musées et la reprise des spectacles et des manifestations culturelles.
Le couvre-feu restant quant à lui actif jusqu’au 17 octobre.
Pour autant, nous n’avons pas prévu de bouger et nous restons sur Tahiti. Nous attendons Jessica, notre co-équipière des Marquises, qui nous ramène un petit colis de France en ce début d’octobre.
Il y a quelques plongées sur des épaves dans le lagon qui sont prévues pour s’occuper, entre deux nettoyages et remises à neuf du bateau.
Depuis Jo&Jo, il n’y a pas que les levers et couchers de soleils qui soient remarquables. Quand le ciel se charge de gros nuages et que le soleil fait sa percée, il nous gratifie souvent d’un superbe arc-en-ciel.
































Superbe ! (bien modestement, j'ai récemment nagé avec des tortues et c'etait déjà top, alors j'imagine ce que ca doit etre avec une baleine ! (qu'on a d'ailleurs vu sauter de la plage , juste derrière le récif à la Réunion) ; Mêmes rando enchanteresques avec les cacades (je pense que vous pouvez les voir sur FB: https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10227656259859920&type=3) ainsi que la video de la tortue: https://www.facebook.com/dominique.massard/videos/551764599390539
Bonne continuation et merci de nous faire rêver....