52 - Confinement
- Jo et Jo

- 18 sept. 2021
- 13 min de lecture

A la suite du dernier blog qui relatait le contexte du confinement sur la Polynésie, notre activité s’est déroulée fatalement au ralenti, pendant les 15 premiers jours de confinement suivi d’une nouvelle période de 15 jours.
La situation sanitaire a été telle que le président de la République de Polynésie, dépassé par l’ampleur des hospitalisations, en est venu à invoquer Dieu pour résoudre la pandémie. C’est dire l’emprise du surnaturel au fenua pour tenter de trouver une solution à un problème essentiellement humain.
Il a quand même insisté fortement auprès de l’état français pour obtenir un renfort de métropole de plus de 200 soignants et cette décision sera certainement plus efficace, mais il faut bien parler à une population qui est restée sur des valeurs traditionnelles et pour qui la science a ses limites.

Edouard Fritch a donc prononcé un discours sur les limites de la lutte “terrestre” contre le Covid : “Malgré le génie de l’homme, malgré toutes les connaissances accumulées depuis des siècles, toutes les technologies dont nous disposons, nous n’arrivons pas encore à terrasser ce minuscule virus. A ce jour, et depuis 18 mois, ce virus est plus fort et plus malin que l’humanité tout entière.”
Multipliant les références bibliques face à “cette malédiction et ce fléau” le président a proposé de “demander humblement et avec insistance, secours, faveur et grâce, à notre Créateur” lors d’une cérémonie œcuménique en présence des représentants de toutes les confessions, en précisant que “conformément à nos pratiques lors de ces recueillements, ce moment d’union et de silence s’accompagnera également d’un jeûne”.
La cérémonie eu lieu dans le parc Paofai, au cœur de Papeete.
Une table en forme de cœur était dressée, avec autant de bougies que de décès survenus à date pour cause de pandémie : "Aujourd'hui, nous voulons commémorer toutes les personnes décédées du virus, souvent dans des circonstances très solitaires. Nous voulons commémorer leurs noms, leurs visages, leurs vies. Ils nous manquent et nous ne les oublierons jamais. Alors allumons ce soir toutes ces bougies pour manifester tout notre amour à toutes ces personnes qui nous ont quittées".
Si elle est surprenante, la dimension religieuse de la démarche du président du Pays est loin d'être en rupture avec la pratique politique au fenua, où la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'a jamais été rendue applicable.
Mais ce qui marque surtout dans cet appel au “soutien du père créateur”, c'est l'impression que le Pays n'a aujourd'hui pas d'autres solutions que de s'en remettre au divin.
Le mardi 1er septembre marque également la mise en circulation dans les trois collectivités françaises du Pacifique : la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna des nouvelles pièces de monnaie.

La nouvelle gamme commune est constituée de six pièces : 5, 10, et 20 francs en métal blanc, 50 et 100 francs en métal jaune et 200 francs bicolore.
Les pièces sont plus esthétiques avec une reprise contemporaine des signes identitaires des trois collectivités françaises du Pacifique.
Deux jeux de pièces de 1 et 2 francs qui circulaient jusqu'ici vont disparaître. Tandis qu’apparait une nouvelle pièce de 200 francs pacifiques.
Ces pièces de 1 et 2 francs CFP - les t’ôta - représentaient 61% des pièces en circulation, soit 132 millions d'unités. Leur disparition progressive va permettre de diminuer l'impact environnemental de la monnaie.
Depuis plusieurs années, elles sont très peu utilisées et circulent rarement lors des échanges commerciaux. Il est estimé que le volume actuel de pièces de 1 et 2 francs CFP représente 500 pièces par habitant.
Une première dotation de 16 millions de nouvelles unités toutes valeurs confondues est lancée ce 1er septembre.
Le franc dit franc CFP - pour Colonies Françaises du Pacifique - a été créé en décembre 1945 en même temps que le franc CFA (Colonies Françaises d'Afrique).
Dans les îles du Pacifique, seuls le troc et les cadeaux étaient utilisés à l’origine pour les échanges commerciaux. Comme on peut le deviner pour un peuple qui n’avait pas de tradition écrite ni de support « administratif », les premières monnaies d’échange étaient alors constituées de coquillages, de plumes ou de dents d’animaux.
C’est l’arrivée des navigateurs au cours du XVème siècle qui marque le début des échanges plus structurés avec les européens et à partir du milieu du XIXème siècle, la création des protectorats provoque des bouleversements économiques et les débuts de la monétarisation.
La seconde guerre mondiale prive les territoires du Pacifique d’approvisionnement en monnaie. Pragmatiques, les polynésiens ont renoué alors avec le troc et l’utilisation de monnaies privées. Devant le manque de billets, ils modifiaient même d’un simple tampon d’anciens billets dont on surchargeait la valeur.
Légalement, le franc CFP signifie toujours « franc des Colonies Françaises du Pacifique », bien que l’appellation CFP ait évolué en « Communauté Financière du Pacifique » puis aujourd’hui en « Change Franc Pacifique » pour gommer la référence coloniale.
Il est incontournable et politiquement correct de nos jours de « revisiter » l’Histoire et de la réécrire à l’aune des pensées en vogue dans notre société moderne, en gommant toute trace de « stigmatisation » des minorités.
Il n’existe pourtant aucun texte officiel modifiant l’appellation de 1945.
Le franc CFP est aussi appelé XPF, qui en est son code officiel ISO bancaire.
Les billets ont déjà subi leur lifting et modernisation en janvier 2014. Ils seront à terme remplacés par l’Euro, lorsque les trois territoires seront d’accord. Pour l’instant, seule la Nouvelle Calédonie ne s’est pas exprimée, empêtrée dans des débats existentialistes d’autonomie.
Nous faisons un aller-retour à la marina de Papeete avec le catamaran dans la journée du jeudi 2 septembre pour un rendez-vous médical de routine, pour faire quelques achats - avec le document justifiant le motif impérieux - et pour remplir les cuves d’eau potable car c’est la saison sèche et il ne pleut pratiquement pas.
Nous avons rendez-vous avec Marion, la meilleure amie de Jessica - notre co-équipière et fille fa’amou encore en métropole jusqu’à mi-octobre - qui a récupéré l’album de photos et de témoignages envoyé par Jonathan, le fils de Sylvie, pour ses 60 ans.

Nous avons quitté la marina de Papeete, trop chère pour les services proposés et, du fait du confinement, sans grand intérêt compte tenu que nos déplacements à terre sont soumis à une déclaration dérogatoire pour motif impérieux.
Lors de lors départ, Pascal et Bernadette avaient pris un dernier cliché de la rade de Papeete par le hublot… On y voit Jo&Jo dans la partie centrale du quai en demi-cercle.

Nous sommes bien mieux à Faa’a. Notre mouillage se trouve idéalement dans le bleu turquoise à lisière d’un tombant de 20 mètres de profondeur de bleu foncé délimitant le chenal.

Les voiliers possédant une quille ne peuvent jeter l’ancre là où nous sommes mais les catamarans avec un faible tirant d’eau comme le nôtre peuvent pratiquement passer partout.
Nous avons souvent précisé que nous avions la piscine autour de la maison. Elle est partout autour et en dessous, dans l’eau claire sur un lit de sable blanc à 60 centimètres du point le plus bas du catamaran.
A une telle (faible) profondeur, les 15 mètres de chaine assurent une sécurité optimale quel que soit le temps… Outre nos raies « domestiques » Raie-Gine et Raie-Becca venant nous rendre visite chaque jour - voir blog n° 51 - nous avons Jojo le poisson coffre qui a élu domicile à l’ombre de notre catamaran.
A quelques brasses de notre mouillage se trouvent des patates de corail remplies de petits poissons bleus et un véritable jardin de corail plus minéral mais offrant des belles formes et couleurs.
Au hasard de notre balade en snorkeling, on peut même tomber sur une reproduction miniature du champignon atomique de Mururoa…
Durant notre séjour forcé, on comprend mieux l’expression « rester en rade », bien que nous soyons au mouillage et non au port mais on se tient au courant des nouvelles du monde.
C’est ainsi que nous apprenons la disparition de notre « Bébel » national.
La Polynésie n’est pas en reste pour perpétuer le souvenir de l’acteur venu en tournage en 1988 pour le film de Lelouch : « Itinéraire d’un enfant gâté » pour lequel il obtiendra le César du meilleur acteur l’année suivante au festival de Cannes, qu’il refusera.

La presse locale a fouillé dans ses archives pour exhumer quelques clichés de Belmondo dansant le tamouré à Tahiti en marge du tournage, avec les incontournables vahinés et le collier de fleurs de tiare.
Le film est d’ailleurs à revoir, dans des décors naturels de toute beauté malgré la patte une peu déroutante de Claude Lelouch. En voici un pitch rapide :
Laissant derrière lui une vie rangée et confortable, le héros surbooké et dépressif quitte tout, entreprise, famille, amis par lassitude et « envie d’ailleurs » et se fait passer pour mort pour pouvoir tranquillement parcourir le monde.
Seul à bord de son voilier, il met à l’eau son radeau de sauvetage qu’il abandonne dans l’océan, laissant croire à son naufrage et à sa disparition.
Cherchant le soleil, il s’envolera par la suite pour Tahiti et l’île de Tetiaroa - celle de Marlon Brando -pour se ressourcer. Le film est accompagné de la très belle chanson de Jacques Bel : « une île » …
On ne peut qu’apprécier le jeu d’acteur de ce héros désabusé dans le court extrait suivant.
C’était le deuxième passage de Bébel au fenua. Il y était venu en 1966 pour le tournage de « Tendre voyou » de Jean Becker.
Pendant ce temps, la Polynésie n’en finit plus de compter ses morts et recense 590 décès entre le 1er et le 31 août au fenua qui compte 280 000 habitants, avec 346 % d’augmentation de décès tous âges confondus. Les activités non essentielles sont fermées et les autres sont au ralenti. Les plages ne sont pas autorisées, pas plus que les navigations inter-îles. Les autorités ont verbalisé des surfeurs s’adonnant à leur passion pourtant assez solitaire, car le déplacement et la pratique n’entrent pas dans la liste des motifs impérieux…
C’est donc tout naturellement que le 9 septembre, le Sénat français entérine - après le vote de l’Assemblée nationale - la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans les territoires ultramarins dont la Polynésie, jusqu’au 15 novembre.
C’est l’occasion de savourer les saillies verbales du sénateur de l’Allier Claude Malhuret, accessoirement ancien maire de Vichy et Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, mais surtout médecin et ancien président de « Médecins sans frontières ».
Ce n’est pas faire preuve de prosélytisme que de citer certaines de ses flèches décochées dans un art oratoire maîtrisé et imagé - à l’image de son célèbre confrère André Santini - pour s’en prendre aux anti-vax et aux anti-pass sanitaire à propos de la situation catastrophique vécue par les territoires d’outre-mer :
« S’il fallait une preuve de ce que les scientifiques répètent depuis des mois, que le vaccin pour tous est la seule chance de vaincre le virus, eh bien cette preuve nous l’avons sous les yeux de la manière la plus éclatante, et malheureusement la plus triste, qui soit.

Heureusement, comme dit le proverbe, le trot de l’âne ne dure pas longtemps ».
« Après avoir jeté le soupçon sur le vaccin, forcé les autorités sanitaires à avancer à pas comptés et tenté de vider les vaccinodromes par la désinformation, ils sont aujourd’hui pris à leur propre piège.
Alors que les résistants d’opérette votaient avec leurs pieds, tous les autres Français ont voté avec leur cervelle en se faisant vacciner. Les sondages leur révélant que même leurs propres sympathisants se partagent désormais entre anti-vax et vaccinés, ils tentent de sortir de la nasse en se mêlant au mouvement des anti-pass : je suis anti-pass, donc je ne suis pas vraiment anti-vax, je suis anti-pass donc je ne suis pas vraiment pro-vax non plus ».

« Aujourd’hui les cortèges ont fondu et les Français ont bien compris que la seule liberté que défendent ces leaders de pacotille qui crient à la dictature en France tout en admirant Poutine et Maduro, est la liberté de mettre en danger la vie d’autrui au nom de théories qui tiennent plus du champignon hallucinogène que de la science, et de certitudes acquises à l’université Facebook, section fake news. Ils ne savent même pas localiser leur vésicule biliaire mais ils ont un avis tranché sur l’ARN messager et l’hydroxychloroquine ».
Ce même 9 septembre, c’est la vie qui jaillit en avance sur le calendrier après 8 mois de confinement in-utero en la naissance de Robin, le premier enfant de Marina et de Julien, fille de Pascal et Bernadette venus nous rendre visite en Polynésie en juillet (blog 47 à 49).
L’avenir nous dira si ce petit bout de chou deviendra un marin comme son grand-oncle, mais il a déjà la tenue avec le bonnet, la marinière et l’évocation des bateaux à voiles et des mouettes dans sa garde-robe…
Mais quand on a une maman qui s’appelle marina, faut-il s’étonner de se présenter à la vie en petit marin ?

Nous profitons de notre repos forcé pour quelques embellissements de Jo&Jo.

Ainsi, le filet attaché au bord de la filière courant le long du bastingage étant très « éméché », nous lui offrons une nouvelle livrée en enroulant un bout blanc du plus bel effet.
Pour le reste, la vie s’organise sur notre écosystème Jo&Jo qui fonctionne en autarcie.
Tous les deux jours, nous activons le dessalinisateur pour constituer nos 15 litres d’eau potable à partir de l’eau de mer. L’eau produite est excellente, bien que non minéralisée. Un complément de charbons actifs permet de pallier cette lacune.
Nos bouteilles de gaz Sodastream apportent un peu de pétillant au besoin.

Toute l’énergie du bord nous est offerte par le soleil, très présent et qui, grâce à ses panneaux solaires sur le bimini - le toit qui recouvre le carré arrière - et le dessus des bossoirs qui maintiennent l’annexe, nous garantit une parfaite autonomie pour l’éclairage, les pompes, le frigo et le congélateur.
Malgré les nombreux poissons qui viennent nous rendre visite au pied du bateau et qu’il serait facile de pêcher, nous ne nous hasardons pas à cette pratique dangereuse dans les lagons de Polynésie.
En effet, une maladie, la Ciguatera, infecte les poissons de lagons - et plus ils sont gros, plus ils sont infectés du fait de la chaine alimentaire - et donnent « la gratte ». C’est une maladie qui attaque le système nerveux et il faut des semaines et des mois pour s’en remettre. Voire ne pas s’en remettre du tout. Comment ne pas penser à la fameuse citation de Mac-Mahon, 2ème président de IIIème république à propos d’une autre maladie : " La thyphoïde, je l'ai eue. On en meurt ou on en reste idiot".
Le même Mac-Mahon, très en verve - comme Claude Malhuret au Sénat - est plus connu pour ses autres citations comme « j’y suis, j’y reste » au siège de Sébastobol, toujours prêt à faire le zouave pendant la guerre de Crimée et surtout le fameux « Que d’eau, que d’eau », pendant des inondations catastrophiques à Toulouse à laquelle son assistant avait répondu « et encore, vous ne voyez que le dessus ! ».

Avec notre chaine toute neuve, nous sommes sereins en cas de coup de vent et l’ancre en forme de soc de charrue est bien enfoncée dans le sable blanc. Le peu de profondeur et la limpidité de l’eau permet en outre de surveiller l’arrimage depuis la proue du catamaran.

Ce n’était pas un luxe que de changer cette chaine qui avait 4 ans. Les eaux salées du Pacifique sont parait-il particulièrement corrosives et avaient attaqué la chaine qui avait perdu sa couche de protection galvanisée et réduit son épaisseur de près de 30 % au niveau du maillon le plus faible, au niveau de la marge de sécurité.
Près de la boutique du shipchandler de la marina de Taïna, notre ancienne chaine attend le ferrailleur.
A deux pas, une chaine XXXL stationne sans doute à jamais au bord de places de parking. Elle est impressionnante et on devine qu’elle a passé une partie de sa vie sur un gros cargo ou un paquebot de croisière.

Lors de nos courses au supermarché - le plus grand de Polynésie ouvert 7 jours sur 7 - nous nous arrêtons dans la boutique où la canne à sucre est broyée pour en extraire le sirop qui est vendu soit nature, soit aromatisé au gingembre, au curcuma, aux fruits de la passion, au pamplemousse ou au citron, pour les plus demandés.
Rien ne se perd, la canne broyée est récupérée dans de grands sacs et fournit un excellent combustible pour les grillades de poulet, dont on devine le fumet délicatement sucré.
Pour notre part, nous restons dans le ton de cette plante cultivée de plus en plus en Polynésie pour marier le « jus de canne » - attention à la contrepèterie - avec le rhum local qui truste depuis quelques années des prix aux concours mondiaux.
A boire avec modération et sagesse, tant il est vrai que « sagesse n’est pas folie », autre contrepèterie offerte par notre ami Jean-Louis, orfèvre en bons mots, anagrammes et autres antistrophes… Un véritable plaisir de partager avec lui le goût du contrepet, qu’on peut définir par « l’art de décaler les sons que débite notre bouche », cette définition étant elle-même une contrepèterie.
Jeudi 16 septembre, à Bourges, une nouvelle naissance s’annonce dans la famille et vient charger Jacky du grade de papy pour la seconde fois.
Depuis la Polynésie, nous faisons la connaissance et nous souhaitons la bienvenue à Noémie, qui entre dans la vie avec ses 52 centimètres et ses 3,69 kilos.
Elle fait bien sûr la fierté de ses parents Aurélie et Jonathan et la curiosité de son grand frère Timothée qui, du haut de ses presque 5 ans, prend lui aussi un grade supplémentaire.

Cela fait beaucoup de bébés en cette année 2021, riche en renouvellement de générations pour ce qui nous concerne.
Avec Emilia le 14 janvier et Noémie le 16 septembre, nos deux Jonathan - nos « Jo&Jo » - ont agrandi la famille de deux petites filles, et notre nièce Marina a de son côté apporté Robin, un petit garçon, le 9 septembre… De quoi nous faire pousser de nouveaux cheveux blancs…
En cette dernière quinzaine de septembre, nous vivons au cœur de la période de migration des baleines à bosse depuis les eaux froides de l’Antarctique vers les eaux chaudes de la Polynésie. Elles arrivent en masse début juillet et repartent à la fin octobre.
Elles viennent trouver ici un endroit propice pour mettre bas. En effet les eaux chaudes et limpides réunissent les conditions idéales pour les premiers mois des baleineaux.
Ceux-ci mesurent à la naissance entre 4 et 5 mètres. Les adultes atteignent 13 à 14 mètres pour un poids d’environ 25 tonnes.
Ce poids n’empêche nullement ces géants de l’océan d’effectuer des sauts spectaculaires hors de l’eau, ce qui les rend parfois visibles sur Tahiti depuis la cote.

Les restrictions de circulation liées au confinement nous empêchent de les approcher de près.
Peut-être s’ennuient-elles de ne pas avoir le public habituel, toujours est-il que nous avons eu le privilège, depuis le pont de Jo&Jo dans notre lagon turquoise, d’en voir sauter de beaux spécimens derrière la barrière de corail, avec des plongeons spectaculaires.
La photo ci-dessus n’est hélas pas prise par nous mais nous espérons bien aller au-devant de ces cétacés dès que les restrictions de déplacement seront levées.
Car malgré une mortalité toujours importante approchant les 600 décès et une tension hospitalière qui se maintient en palier, il semble que le pic de l’épidémie soit passé depuis peu.
Face à une Polynésie à l’économie exsangue, le haut-commissaire de la République et le Président du pays ont annoncé ce jeudi 16 septembre un dispositif de levée des restrictions, progressif et réversible, tout en encourageant la population à poursuivre l’effort de vaccination.
De nombreuses personnalités du monde politique, syndical ou culturel, souvent antivaccins convaincus, ont disparu ce dernier mois. Le message est fort et non discutable et pratiquement chaque famille pleure un disparu.
Mais la population la moins « éduquée » est encore sous l’emprise d’un patriarcat - le pater familias - où l’image de l’aïeul fait figure de sage. Une sagesse d’un autre temps où la science n’a pas sa place. La pression familiale est, selon une étude, la première cause de non-vaccination en Polynésie, bien avant la désinformation par les réseaux sociaux.
A compter du lundi 20, le confinement sera levé en semaine et maintenu le week-end uniquement pour l’archipel de la Société - îles du Vent et îles sous le Vent – tandis que le couvre-feu de 20h00 à 4h00 sera maintenu.
Les commerces, restaurants et activités sportives et culturelles vont reprendre vie peu à peu.
Nos projets de plongée aux abords de Tahiti vont pouvoir se concrétiser enfin.
Pour l’instant, nous nous contentons de la visite journalière des raies au pied du bateau. Un concerto silencieux en Raies majeures…
A suivre dans notre prochain numéro du blog…































Merci d'avoir signalé les contrepèteries sinon je n'aurais rien vu ! Mais je progresse, je progresse... Yves