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32 – Fin du séjour

  • Photo du rédacteur: Jo et Jo
    Jo et Jo
  • 13 nov. 2020
  • 16 min de lecture

La menace du Covid, bien que présente, nous semble très loin.


Ici, le fléau est à peine perceptible tant nous sommes loin des communications et des chaines d’information en continu qui ressassent leurs messages mortifères.


La vie sur le bateau est absolument normale. Nous sommes ancrés dans la baie d’Avea, un des plus beaux endroits de l’île de Huahine, avec la piscine d’eau de mer tout autour du bateau et le temps qui change progressivement pour nous faire entrer dans l’hiver austral, plus chaud et plus humide.


L’aube et le crépuscule se disputent des images sublimes, surtout avec les nuits de pleine lune de fin octobre.

A trois minutes en annexe, nous avons face à nous la maison de Fabienne et Jean-Christophe, au toit rouge et celle de Cathy et Pierre-Charles, au toit vert.

Cette dernière est sortie de terre il y a peu et avance très vite. Elle entre dans sa phase de finition et de décoration. Elle mériterait de passer dans les pages d’un magazine spécialisé de demeures de charme de bord de mer.


Elle fait la part belle aux extérieurs avec une grande terrasse et une partie de la maison est prévue pour une chambre d’hôtes.


Nous nous rendons chez ces Cathy et Pierre-Charles pour un apéritif dinatoire bien sympathique.

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Le lendemain, nous recevons Fabienne et Jean-Christophe sur Jo&Jo, avec service navette aller-retour tout compris par notre annexe.

Dimanche 1er novembre, jour de Toussaint. Nous aurions aimé assister à un office religieux pour admirer les belles toilettes pavoisées de fleurs naturelles et entendre les chants polyphoniques des paroissiens, souvent accompagnés de guitare et de yukulélé.


Les restrictions liées à tout rassemblement nous empêchent de profiter de ce moment original.


Fabienne et Jean-Christophe reçoivent des amis ce jour-là et ont invité Madeleine à se joindre à eux. Nouveau service de navette pour un déjeuner qui durera - apéritif compris - près de 4 heures.

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Pendant ce temps, nous avons installé les hamacs à l’arrière du carré pour une sieste bercée par une douce houle et le chant des rouleaux d’écume sur la barrière de corail.

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Amateurs de virées en jet ski, Patrick et Martine ont réservé la matinée pour assouvir leur passion.


Accompagnés de Moana, le pilote de la pirogue avec qui nous avions passé une journée deux semaines plus tôt, ils ont fait le tour de l’île en 2h30 de navigation.


Il leur était impossible de ne pas passer devant Jo&Jo et ils sont venus nous saluer avant de poursuivre leur périple dans le lagon à fond de manette de gaz. Leur embarcation est indéniablement plus véloce et plus maniable que notre bon gros catamaran… mais l’habitabilité n’est pas la même !

Le soir, direction le Relais Mahana à quelques minutes d’annexe de Jo&Jo pour déguster un cocktail « happy hour » en bord de plage, les pieds dans le sable blanc, et assister au coucher de soleil sur l’île de Raiatea.

Le lendemain, journée courses à Fare avec Fabienne et Jean-Christophe. Nous déjeunons le midi chez Izzy’s qui a fait sa spécialité des burgers et de très bonnes viandes importées de Nouvelle Zélande.

Nous dégusterons un filet de bœuf extra nappé de fromage, réhaussé de 3 gambas et d’oignons frits : une pépite !


Règles de distanciation sociale oblige dans un lieu public, nous respecterons la limitation de 6 personnes par table en occupant deux tables de ce petit restaurant sympathique tenue par Isa, une française installée ici après avoir passé plus de 12 ans en Californie (son accent yankee en atteste).

Nous passerons boire le café chez Alain et Nicole, avec qui Madeleine avait passé le dimanche précédent.


Ils possèdent une charmante maison juste à côté de chez Izzy’s.


Très portés sur l’ésotérisme, le yoga, les médecines douces, le reiki, Madeleine a immédiatement ressenti les ondes positives de cette maison, posant pour l’occasion devant un tableau réalisé par Nicole d’un Bouddha en position de lotus irradiant de ses 7 chakras, en tête de leur lit.

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Alain nous parle de son hobby d’écrivain et de ses ouvrages. Il tire son inspiration de ses voyages. Il écrit des contes pour enfants et des essais philosophiques sous le nom de Aranua.


Originaires de Nice, Alain et Nicole ont vécu 10 ans en Nouvelle Calédonie, 4 ans en Guyane avant de s’établir voici 35 ans à Huahine pour tenir un magasin de fournitures diverses.


Ils nous racontent les coulisses du tournage en 2000 du film « Le prince du Pacifique », avec Thierry Lhermitte, Philippe Timsit, François Berléand et Marie Trintignant, entièrement tourné sur l’île de Huahine.

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Ce film n’a pas eu de réussite, peut-être trop dans la veine de « Un indien dans la ville » avec le même Thierry Lhermitte qui avait, lui, emporté un franc succès.


Les acteurs et l’équipe du tournage avaient été hébergés un peu partout dans l’île dans des pensions et avaient très largement fait profiter de leur présence tous les habitants de Huahine.

Ils gardent le souvenir de Marie Trintignant venant régulièrement faire des achats dans leur magasin et qui se montrait très généreuse, notamment auprès des enfants.

Alain nous prête deux de ses ouvrages.


La petite princesse du Pacifique se déroule justement à Huahine. Une histoire de petite fille qui a le don de parler aux arbres et aux animaux. Une inspiration directement puisée dans l’ambiance naturelle et sauvage de l’île qui vibre encore aujourd’hui de légendes sur la création des montagnes, des baies, des rochers remarquables.


Ici, on sent cet apaisement et cet esprit que les polynésiens appellent le « mana ». Cet atavisme particulier explique pour beaucoup leur philosophie nonchalante et leur fatalisme dans la conduite de leur vie.

Nous passons un excellent moment, avant de revenir au bateau.


Mercredi 4 novembre. Après une nuit très ventée, le temps s’est calmé. Nous partons en annexe au bord du récif, là où se brisent les vagues sur la barrière de corail. Le corail, il y en a partout et il faut avancer prudemment au milieu des blocs où pullulent les poissons, les coquillages bénitiers, les oursins à très longs piquants.

Au retour, nous croisons 3 raies pastenagues que nous suivons un instant dans leur ballet aquatique.

Mais le plus beau reste à venir.


Dans l’après-midi, nous observons depuis le catamaran une grosse tâche sombre nageant sur le tombant à une centaine de mètres de nous. Pas de doute, il s’agit d’une raie manta.


Nous sautons dans l’annexe pour aller à sa rencontre et nous finissons par la trouver.

Le spectacle est magique, les raies manta étant, avec les baleines, les dauphins, les tortues et les requins, ce qu’il est donné à voir de plus beau dans les eaux de Polynésie.

Cette raie est une habituée du lagon.

Elle comporte une blessure sur une aile - on dirait un avion furtif – et elle est accompagnée d’un poisson pilote qui vient la nettoyer en plein « vol ».


Après l’avoir suivie depuis l’annexe, c’est à la palme que nous la suivons. Quelle que soit la vitesse du palmage, la raie s’arrange pour rester à la même distance, jouant avec nous et effectuant son ballet dansant avec une grâce incomparable.

Le soir, Cathy et Pierre-Charles viennent nous rendre visite en canoé.


Nous en profitons pour leur signaler la présence de la raie manta dans les parages, qu’ils iront accompagner quelque temps avant de revenir au bateau.


Nous leur rendons ainsi leur invitation des jours précédents et passons une très bonne soirée apéritive agrémentée d’un soleil couchant flamboyant comme en voit peu.

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Le lendemain, nous louons des quads pour un tour de l’île en plus de 3 heures. Beaucoup de route goudronnée mais aussi le plaisir du tout terrain en gravissant le mont Puhaerei dans l’île du sud, qui culmine à 462 mètres et offre une vue panoramique sur la passe ouvrant sur la baie de Maroe.


Nous traversons un grain de pluie assez soutenu qui nous trempe durablement avant d’escalader la montagne.


Le chemin est difficilement praticable par endroits et il faut bien la puissance des 4 roues motrices et l’empattement du quad pour franchir pierres, branches et dévers sur un sol qui commence à se détremper. Nous grimpons dans une forêt de pins tahitiens et de fougères arborescentes par-dessus les nuages qui hélas empêcheront d’avoir une vue espérée sur la petite et la grande île de Huahine.

Fabrice, notre guide polynésien, nous montre des lieux remarquables de Huahine avec un regard original et la sensation de vitesse en plus.


Martine et Sylvie, prises en photo sur le quad jaune, fait ressembler ce dernier à un pot de motardes avec ses spice girls…

Nous finissons le tour par un rodéo sur la plage du nord, à fond sur le sable et les débris de corail, avant de rendre nos montures et rentrer au bateau.

Il est temps de quitter Huahine et de rejoindre Moorea et Papeete.


Nous prenons un « sunset beach happy hour » les pieds dans le sable au coucher de soleil avant d’apprécier un délicieux repas du dernier soir au Relais Mahana offert par Martine et Patrick. Un foie gras poêlé à la confiture d’oignons et de fleurs d’hibiscus, un saumon des dieux à la sauce vanille, un espadon fumé, accompagnés de vins de Nouvelle Zélande nous surprennent et nous régalent.


Dès le matin suivant, nous gagnons Fare pour refaire le plein d’eau douce pour le reste du séjour, acheter les gousses de vanille pour compléter celles déjà achetées à Tahaa, faire laver notre linge le plus essentiel et effectuer les dernières courses alimentaires.


Nous « garons » Jo&Jo sur le ponton de bois juste devant le Yacht Club. Nous y retrouvons Pierre, l’inénarrable rae-rae à la voix haut perchée pour un déjeuner copieux avant d’entreprendre la « longue traversée » de retour.

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Tout est prêt pour le voyage. Les vents sont favorables en début de parcours, la houle n’est pas trop forte mais ce sens de navigation d’ouest en est nous obligera à affronter le vent et la « houle du vent » en pleine face, avec obligation d’avancer au moteur dès le cap sud de Huahine franchi.


Partis à 16h00 de Fare, nous arriverons à Moorea à un peu plus de 8h00 du matin, soit 16 heures de navigation sans pluie, sous une lune encore bien formée et un ciel tapissé d’étoiles. La houle aura raison de certains organismes malmenés par les creux et les crêtes de vagues, mais tout rentrera dans l’ordre à l’arrivée dans le lagon de la baie d’Opunohu.


Il faut se faire à cette idée une bonne fois pour toute : la Polynésie ne vit pas dans une logique commerciale, de profits, de challenge et de réussite individuelle et collective. Le samedi, tout s’arrête et on ne trouve plus aucun commerce ouvert. Notre demande de visite du Dolphin Center au sein de l’hôtel Intercontinental se verra recevoir un refus car nous sommes dimanche. Idem pour le centre de sauvegarde des tortues tout proche. Nous décidons de partir faire le tour de l’île pour un mouillage devant le Sofitel, en prévision de la journée de golf du lundi. Là encore, on ne peut y venir qu’en ayant fait une réservation préalable et y accoster notre annexe coûte le prix d’un « pass journée » par personne particulièrement prohibitif. Nous avons changé d’endroit pour un mouillage proche de la passe et des commodités de déplacement mais aussi du passage des ferries reliant Moorea à Papeete, nous secouant à chaque fois de l’énorme vague qu’ils génèrent.

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Nous voici au golf de Moorea, un des plus beaux du Pacifique. Pas de voiturette électrique familiale comme à Tahiti cette fois-ci. C’est une procession de 3 voiturettes qui accompagnera Patrick dans son parcours de 18 trous.


Le golf est pour moitié en bord de lagon et l’autre moitié à flanc de montagne et offre de superbes panoramas.


Les petites voiturettes peinent à grimper les pentes abruptes mais la vue est imprenable sur le lagon et l’île de Tahiti en arrière-plan.


Malgré un temps couvert et menaçant et quelques rafales de vent, les presque quatre heures du parcours se font à sec. Patrick apprécie la qualité du matériel mis à sa disposition et signe une performance honorable avec 24 coups au-dessus du Par.


Après deux accompagnements de Patrick sur les golfs de Tahiti et de Moorea, practice, fairways, rough, bunkers, drops, slices, swings, pitchs, puts n’ont presque plus de secret pour nous…

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Dernier jour à Moorea.


Nous passons plus ou moins au travers de la pluie qui nous accompagnera toute la journée pour visiter l’île en voiture.


Nous prenons la « route des ananas » à flanc de montagne, sur une route goudronnée puis un chemin caillouteux et détrempé par les averses de la nuit.


Des champs d’ananas à perte de vue s’étalent sur les premiers contreforts.


La terre y est fertile et bien arrosée et ces petits ananas ont un goût délicieux.


Nous visiterons d’ailleurs l’usine de production de jus de fruits Rotui, qui fabrique, outre des jus, un vin d’ananas en sec, moelleux et pétillant qui n’ont d’intérêt que la curiosité du breuvage, à oublier très vite. C’est aussi le fief du rhum Manutea.


Comme il y a très peu de touristes en cette saison, nous avons droit à une dégustation de pratiquement tous les produits locaux, en passant par les jus de fruits, les liqueurs à 20 ° et 25 ° et enfin le rhum local à 50 ° (moins goûteux que le Mana’o de Tahaa car élaboré à partir de mélasse de canne à sucre).

Nous poursuivons par le belvédère qui culmine à 240 mètres et offre une vue unique sur les baies de Cook à droite et d’Opunohu à gauche séparées par le mont Rotui qui culmine à 899 mètres.

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Ce lieu est une terre de légendes et de spiritualité. Nous faisons halte vers un ensemble de maraes, des temples polynésiens très anciens formés de tahuas, plateformes de pierres volcaniques.


Ces endroits servaient de rassemblement de l’élite, les prêtres, les chefs et les guerriers, pour des délibérations politiques ou des questions sur la vie communautaire.


Certains maraes étaient dédiés à des cultes païens, parfois assortis de sacrifices, d’autres servaient de salle du conseil.


Quelques pierres posées à même le sol, entourées d’un petit muret, délimitent l’édifice. Ici règne le « mana », cet esprit qui transcende toute la vie des polynésiens. Il est perceptible dans ce calme et cet apaisement de la nature.


Difficile de faire plus simple et plus épuré, à comparer à nos cathédrales grandiloquentes ou à l’hémicycle de notre Assemblée Nationale ou le palais présidentiel ornés de stucs, de marbre et d’or.

Parmi les légendes nombreuses en Polynésie, il est celle-ci qui raconte l’histoire du trou que l’on voit en haut d’une montagne de Moorea. Transmise oralement de génération en génération, elle est d’une touchante poésie.


« Aux îles Tuamotu, il n’y a pas de montagne. Les gens étaient donc jaloux de Moorea où il y en avait beaucoup. Une nuit, ils décidèrent d’aller là-bas et de voler une des montagnes.

Hiro, ses frères et sœurs, qui étaient tous des demi-dieux, vinrent à Moorea dans une énorme pirogue avec toute une bande, et ils attachèrent de solides lianes de pohue autour du mont Rotui, la Montagne Sacrée, et quand ils se mirent à tirer, Rotui commença à se séparer de la terre et devint une péninsule avec de l’eau sur trois des côtes de la montagne (donnant naissance aux baies de Cook et d’Opunohu).


Alors que le plan des voleurs semblait voué au succès, Pai, qui était un autre demi-dieu et qui habitait Tahiti, fut éveillé par son père, un grand tahua (sorcier).

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Pai, dit le père, lève-toi et prends ta lance magique et jette la vers Moorea aux huit radiations (l’île de Moorea comporte 8 sommets). Et Pai grimpa sur la colline de Tata’a à Punaauia et il jeta sa lance en direction de Moorea.


Ce faisant, Pai fit un tel effort pour jeter sa lance que, dans un rocher de la pointe Tata’a, la trace de son pied est encore visible aujourd’hui.

La lance magique de Pai partit à grande vitesse en direction de Moorea et fit un trou à travers une montagne qui s’appelle depuis Mou’a Puta, la montagne percée.

La lance siffla dans l’air en traversant Moorea et continua sa course jusqu’à Raiatea où elle fendit une des montagnes de cette île.


Le bruit que fit la lance en passant réveilla tous les coqs de Moorea au milieu de la nuit et ils se mirent à chanter.


Quand les voleurs entendirent les coqs chanter, ils crurent que c’était l’aube et ils tirèrent si fort sur le Rotui qu’ils brisèrent un morceau de la montagne qui fut projeté jusqu’à Raiatea où on peut encore le voir aujourd’hui.


En tirant sur les lianes de pohue pour les détacher, Hiro, ses frères et sa sœur tombèrent de leur pirogue. Et les dieux de Moorea les punirent en les changeant en pierres volcaniques.

Les deux frères sont visibles juste au-dessous de l’abri situé au fond de la baie d’Opunohu ; ils sont à genoux au bord de l’eau à un endroit appelé Ofaitare, l’endroit où la terre bouge. La sœur est visible sous la forme d’une pierre noire près de la passe de la baie d’Opunohu.

Et c’est depuis cette nuit que les coqs de Moorea chantent à longueur de nuit pour que personne n’essaie encore une fois de voler leur montagne. »


La soirée se termine au Tiki Village.


Il y a dans ce lieu formatté tous les ingrédients du piège à touristes, à la mode d’un parc d’attractions, mais c’est à la fois incontournable et la seule possibilité de voir un spectacle de danses tahitiennes.


Tout commence par un cocktail de bienvenue (pas de différence notoire entre le verre sans ou avec alcool), la visite du village composé de cases thématiques, dont la reproduction grandeur nature de « la maison du jouir » de Paul Gauguin aux Marquises, avec une copie de ses principales toiles.


On y trouve aussi l’évocation des toutes dernières années de la vie de Jacques Brel aux Marquises et le passage de Marlon Brando à l’époque du tournage du « Bounty ».


Puis vient le cérémonial de l’ouverture du four tahitien. Depuis 9h00 du matin, un grand feu a été allumé dans une fosse pour chauffer à blanc des pierres volcaniques. Des mets sont ensuite disposés dans une cage grillagée, la plupart enveloppés dans des feuilles de bananiers pour donner du goût et atténuer l’intense chaleur du four.


La cuisson à l’étouffée se fait en laissant les pierres brûlantes cuire le repas, la fosse étant recouverte de grandes feuilles de bananiers, puis de toile de jute de sacs à coprah et enfin de sable.


Taros, bananes sucrées ou bananes plantain, poissons, porc, poulet et un cochon de lait sont mis à jour et présentés, permettant ainsi de faire le tour de l’essentiel de la cuisine polynésienne.

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La suite du spectacle se passe dans un petit amphithéâtre où sont présentés la préparation de la noix de coco (débourrage sur un pieu, puis râpage de la pulpe, fabrication du lait de coco et présentation d’une noix de coco germée) et les diverses techniques de nouage de paréos, pour homme et femme.

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Nous passons à table pour le repas tahitien à base de buffet froid et chaud. Compte-tenu du couvre-feu positionné à 21 heures, il faut que tout le monde soit reparti après le spectacle à 20h00. Un repas à 18h30, ça fait très tôt et l’appétit n’est pas vraiment au rendez-vous, mais l’ambiance est sympathique, au son des yukulélés.

Le spectacle est bien rôdé. Comme tous les shows polynésiens, il raconte une histoire de transmission des valeurs du fenua, la quête de la spiritualité et les enseignements des ancêtres.


Dans le cas présent, c’est l’histoire d’une perle noire exceptionnelle par sa beauté et sa taille qui a été volée et qu’un guerrier va rechercher dans tout le Pacifique.


Ce sera l’occasion de visiter en chants et en danses l’archipel de la Société et des Tuamotu, les Marquises, les Samoa, la Nouvelle Zélande.

A la fin, le guerrier retrouvera l’huitre géante dans laquelle il trouvera non la perle recherchée mais une jeune fille avec qui il se mariera selon les rites ancestraux.


Un grand prêtre officiera leur union en brisant une noix de coco sur leurs mains jointes et les enveloppera du tifaifai, énorme tissu traditionnel recousu à la manière d’un patchwork de motifs colorés.


La technique du tifaifai perdure aujourd’hui et ils constituent de très beaux dessus de lit ou de canapés. Ils sont entièrement cousus à la main et coûtent relativement cher.

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Le spectacle se termine par la danse du feu, avec la virtuosité des danseurs, certains se passant le feu sur le corps, sur la langue sans ressentir en apparence la moindre brûlure…

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Après ce final en beauté, il est temps de quitter Moorea et de rentrer à Papeete.


Le 11 novembre au matin, nous levons l’ancre une dernière fois. A la sortie de la passe de Vaiare, quelques dauphins viennent nous saluer pour nous souhaiter un bon retour.


La traversée est courte et deux heures plus tard nous abordons la passe de Papeete. Là encore, des dauphins nous escortent jusqu’au lagon. Ils auront été nos compagnons de route sur l’ensemble des îles de l’archipel.


Nous retrouvons notre emplacement à la marina, près de la nouvelle capitainerie toujours pas inaugurée. Les finitions ont avancé et nous avons devant Jo&Jo, sur un petit marae reconstitué au centre de la place et qui représente les pierres volcaniques de 5 archipels, 3 grands totems dont la signification spirituelle et symbolique est évidente.

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Mélange des cultures et des religions, des symboles et des messages, ces totems affichent la Vérité et la Justice, en tahitien, français et anglais.


On y trouve en regardant bien une croix de Lorraine, un moucharabieh musulman, un œil de franc-maçonnerie et en haut de chaque totem 5 branches représentant les 5 archipels de la Polynésie. Et sans doute quelques signes nous échappent aujourd’hui…


Beau patchwork de cette Polynésie plurielle si accueillante…

Et si, comme on le dit « la nuit, tous les chats sont gris », la Polynésie offre à son tour un certain mimétisme à ceux qui se laissent séduire par elle.


C’est ainsi que Patrick - sans le savoir - acheta à Rangiroa le même chapeau de paille que le capitaine et que les deux choisirent à Huahine la même dent de requin tigre en pendentif.

Même le bronzage est raccord pour une photo souvenir depuis l’esplanade en face de Jo&Jo.

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Vendredi 13 novembre. C’est le jour de l’anniversaire de Nicole, la maman de Sylvie.


Un anniversaire des 80 ans passés en plein cœur d’un confinement en métropole qui n’en finit pas. Nous l’appelons depuis notre tablette et lui envoyons une photo-souvenir depuis Tahiti.

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Par ailleurs, les nouvelles au fenua en ce vendredi 13 sont assez contrastées.


Certes, il n’est toujours pas question de confinement - ce serait mortel pour le pays et la situation sanitaire ne l’exige pas - mais le haut-commissaire de la république relaie le cadre réglementaire de la France qui interdit actuellement les déplacements des Français de l’Hexagone hors de leur lieu de résidence, à l’exception des seuls déplacements pour motifs d’ordre familial et ceux relatifs à la santé et au travail.


Un touriste n’est donc actuellement pas autorisé à rejoindre les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle ou d’Orly, et ce au moins jusqu’au 1er décembre. Les autorités avaient pourtant d’abord expliqué que la reprise économique était un impératif recevable pour embarquer en direction de Tahiti.


Les professionnels du tourisme sont à la fois déçus et fatalistes, en témoigne la réaction du P-DG de Air Tahiti Nui, la principale compagnie aérienne 100% locale : « Depuis le début, le haut-commissaire nous accompagne, il est parfaitement au fait de l’importance du tourisme en Polynésie. Je conçois parfaitement qu’actuellement à Paris, il est difficile de dire aux Français qu’ils ne peuvent pas acheter un livre en libraire mais qu’ils pourraient aller à Tahiti ! »

Nos invités auront pu profiter du meilleur, tant par le climat et les activités que par la liberté de circuler. Un temps suspendu et quasi irréel au milieu du tumulte de la société.


Ils prennent comme prévu le grand oiseau bleu de French Bee aux premières heures du matin, non sans sacrifier à la traditionnelle offrande du collier de coquillages, gage de revenir un jour en Polynésie, en écho au collier de fleurs reçu à l’arrivée.


Une dernière photo à l’aéroport avant d’embarquer avec ces grandes ailes déployées et ce message destiné à témoigner et inviter d’autres touristes : J’ai été à Tahiti, et toi ?

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Chacun repart la tête remplie de souvenirs, d’émotions, et peut-être de réflexions sur le sens de la vie.


Un peu comme Marlon Brando qui écrira dans sa biographie :

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« Je dois à Tahiti les plus beaux moments de ma vie. Si j’ai jamais approché la paix véritable, c’est sur mon île, parmi les Tahitiens.


Quand je suis arrivé là-bas, je croyais bêtement que je pourrais les aider avec mon argent.

J’ai découvert au contraire que je n’avais rien à leur offrir et que c’étaient eux qui avaient tout à me donner ».


Tétiaroa, cet îlot, ne tarda pas à exercer sur moi un attrait presque mystique, comme Tahiti même.


Je ne me suis jamais considéré comme le propriétaire de l’île. Il me semble n’avoir acheté que le privilège de m’y rendre. Je pense à tous ces Tahitiens qui m’y ont précédé, se sont couchés sur cette même plage, ont contemplé ces mêmes étoiles il y a cinq cents ou mille ans ; à chaque fois que je me rends à Tetiaroa, leurs esprits m’accompagnent.

 
 
 

1 commentaire


myriam.darmayan
14 nov. 2020

Supee episode de votre vie en Polynesie

Bravo et merci de partager..

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