29 – Découverte de la Polynésie
- Jo et Jo

- 9 oct. 2020
- 8 min de lecture
A l’arrivée de Patrick et Martine, le premier choc passé – celui de la chaleur contrastant avec la première vague de froid en métropole – ce fut la découverte de la ville de Papeete endormie et de Jo&Jo nous attendant au port.


Décalage horaire oblige, il était 5 heures du matin pour les uns et 17 heures pour les autres.
Un premier tour au marché de Papeete tout proche, véritable institution de la ville, a plongé nos invités dans l’ambiance colorée et odorante des stands de fruits, de légumes, de poissons et de produits artisanaux.
Malgré deux valises relativement chargées, le besoin d’acheter des vêtements « couleur locale », paréos, tee-shirts et chemises à fleurs, s’est fait sentir. Ici, c’est un peu le dress-code et on croise partout cette population souriante arborant des habits imprimés de motifs floraux aux couleurs vives.

Notre première sortie nous portera le vendredi vers la pointe Vénus au nord, célèbre pour son sable noir puis au sud de Papeete en fin de journée sur une plage de sable blanc.
La pointe Vénus, dont le nom a été donné à la suite du premier voyage du capitaine Cook pour observer le passage de la planète Vénus devant le soleil en 1769, est un lieu emblématique pour les tahitiens.
On y trouve le seul phare en ouvrage de maçonnerie de la Polynésie, construit à la fin du règne de Napoléon III. C’est aussi le lieu où mouilla La Bounty et où furent tournées de nombreuses scènes des 3 films retraçant l’histoire de la plus célèbre mutinerie de l’histoire.
Premier bain dans cette eau chaude et limpide après s’être brûlés les pieds sur un sable noir déjà surchauffé à 10 heures du matin.
Près de ce lieu se trouve une église que quelques femmes commencent à pavoiser de fleurs et de fruits pour l’office du lendemain. On ne peut pas passer à côté sans la voir, tant sa couleur rose nous saute au visage.
On se sent un instant dans l’univers de la romancière anglaise Barbara Cartland et on ne serait pas autrement surpris d’y croiser la poupée Barbie.
L’après-midi nous mène au jardin botanique au sud de la grande île de Tahiti, tout près de l’isthme partageant Tahiti Nui et Tahiti Iti. Ce lieu est l’œuvre d’un américain, Harrison Smith, qui a planté voici tout juste un siècle des centaines d’essences d’arbres dont 250 espèces nouvelles pour la Polynésie et aménagé des zones sèches ou humides avec des essences rares.
Cet arboretum de 137 hectares est saisissant et donne une impression de quiétude et d’harmonie.

Ce lieu unique semble par endroits une forêt amazonienne bordée de mangroves où la végétation est démesurée.
Il y a peu de fleurs mais il y a incontestablement une âme dans ces grands arbres séculaires - le fameux « mana » tahitien - et Madeleine tentera d’en ressentir et d’en puiser la force tellurique en enlaçant l’un d’eux.
Au retour, une halte au PK18 (point kilométrique 18) où se trouve une célèbre plage publique de sable blanc pour un dernier bain de la journée et un magnifique coucher de soleil sur l’île de Moorea.
Sur les îles, le point zéro est une église de la ville principale. A Tahiti, le PK0 se trouve devant la cathédrale de Papeete.


Le samedi soir, nous décidons de dîner dans un lieu original, « la villa Thai ».
Nous déposons nos chaussures à l’entrée, à même la rue, dans un petit casier et c’est pieds nus que nous pénétrons dans le restaurant.
A l’étage, on trouve des tables et des sièges au niveau du sol mais il y a en fait une tranchée pour mettre les jambes et être finalement assis de manière habituelle.


Nous dégusterons les spécialités épicées de cette riche cuisine asiatique avant de regagner le bateau.
La ville est animée le week-end et chaque restaurant possède son groupe de musiciens ou son karaoké. Nous passons devant le Bora-Bora où un groupe de 8 chanteurs locaux jouent à merveille et avec entrain du yukulélé.
Le lendemain matin, le ballet des charters emmenant leur lot de touristes pour un dimanche sur Moorea ou Tetiarora passe devant nous dès 5 heures trente du matin par un belle journée sans nuages.
Le dimanche matin a été réservé pour que Patrick puisse vivre une de ses passions : le golf !
Un superbe 18 trous en bord de lagon, enchâssé au pied de la montagne et arboré de cocotiers, de palmiers, de bougainvillées, d’azalées et d’oiseaux de paradis sera notre décor pour 4 heures de parcours que nous ferons en voiturette électrique, la seule avec 4 places, mais nous tiendrons facilement à 5 avec le sac de golf.
Malgré un parcours inconnu révélant quelques pièges, un vent assez fort et un équipement loué sur place, Patrick réussira un score honorable avec un double bogey (deux points au-dessus du « Par ») en moyenne sur chaque trou.
Patrick réussira 2 « Par » et ratera de peu un « Birdie » (1 coup en dessous du Par qui représente le score d’un bon joueur pour chaque trou), la balle venant rebondir sur le drapeau sur le green du trou numéro 2.
Les accompagnateurs profiteront à leur manière de ce lieu magnifique, aidant le champion à retrouver sa balle, parfois lancée à plus de 200 mètres (mesuré grâce à sa montre high tech géolocalisée par satellite) à l’issue d’un swing parfait.

Le lundi 5 octobre était attendu comme le jour où nous devions récupérer le deuxième moteur de l’annexe commandé depuis 5 semaines, le moteur principal étant quant à lui toujours en attente de pièces, espérées pour début novembre.
Grosse déception chez le revendeur Yamaha qui nous apprend que le bateau transportant le container des moteurs a été stoppé dans son trajet dans un port de Nouvelle Zélande. Il y aurait eu un décès à bord et nous n’en saurons pas plus, notamment si cela était lié au Covid avec la quarantaine qui va avec…
Mais nous voici en tout cas sans moteur d’annexe et donc dans l’impossibilité de partir. Hors de question de naviguer à la rame dans le lagon pour rejoindre la terre… Pas la moindre possibilité non plus de se faire prêter un moteur pendant un mois, le revendeur et son service après-vente n’ayant aucun moteur à disposition.
Il y aurait un vrai service à créer pour mettre en place des « moteurs de courtoisie » comme on le fait en métropole avec les voitures qu’on porte au garage… Mais nous sommes en Polynésie et ni le gain de temps ni la performance et encore moins l’efficience ne sont des concepts envisagés.
L’opération « Plan B » est donc immédiatement enclenchée avec la recherche d’un moteur disponible (ouf, il y en a un chez Suzuki), la négociation avec le directeur des ventes de Yamaha pour obtenir le remboursement du moteur commandé et enfin l’achat du moteur qui nous sera livré à la marina 2 heures plus tard.
Nous installons le joujou dans l’annexe et partons faire un tour dans le port. Tout marche parfaitement. Nous allons pouvoir partir le lendemain.

Dernière veillée à Papeete, sans oublier le plein d’eau, de fruits et légumes, de bières et autres flacons de rosé breuvage et nous larguons les amarres.
Nous longeons le lagon vers le sud jusqu’à la marina de Taïna pour faire le plein de gasoil pour le bateau et d’essence pour l’annexe. Nous sommes enfin parés à prendre la grande mer, direction Moorea que nous atteindrons un peu plus d’une heure plus tard, par un temps trop calme pour nos voiles pourtant entièrement déployées.
La traversée est joyeuse et nous avons le privilège d’une réception magistrale dans la passe de Vaiare à Moorea par un banc de jeunes dauphins qui viennent nous saluer.
Nous resterons avec eux plus de vingt minutes. Ils viennent nager devant l’étrave et sauter devant nous. Il n’y a rien de mieux que ces rencontres impromptues et imprévisibles, ce sont ces animaux sauvages qui nous choisissent et non le contraire.
Nous trouvons un mouillage de rêve par un mètre d’eau turquoise sur lit de sable blanc sous le bateau.

La première baignade est un grand plaisir pour tous.
Un peu plus tard, un petit requin pointe noire s’approchera à quelques mètres et un poisson coffre viendra dévorer les petits bouts de pain que nous lui lançons.
Il restera dans les parages durant toute notre escale, comme un animal apprivoisé. Il deviendra notre copain et nous l’appellerons tout simplement Jojo…

Le soir venu, Patrick prend l’initiative de l’apéro du soir et s’applique à la confection d’un cocktail « James Bond 007 » à base de vodka – martini, remué à la cuillère et pas au shaker.
Il ne manque que le smoking, le verre adéquat et la petite olive mais l’esprit du célèbre espion de sa majesté est sauf : vivre ou laisser mourir…
Et puis, à défaut d’Aston Martin, nous avons notre Martine à nous que nous aimons bien d’A-Vantage…
Le lendemain, après une nouvelle visite de Jojo à l’arrière du catamaran, nous voyons passer une raie léopard et une raie pastenague autour de nous et une petite plongée en snorkeling dans les patates de corail nous met nez à nez avec une murène, animal peu avenant mais qui reste dans son trou… Un petit requin passe dans les environs. Bref, tout est sous contrôle. Même pas peur !
Le capitaine ira pécher un coquillage sur le fond de sable, à deux pas d’un tombant, accompagné de l’incontournable Jojo, toujours aux aguets de nourriture ou tout simplement de compagnie…
Ce coquillage sera remis dans son milieu naturel, car il est interdit de les pêcher et encore moins de les ramener en métropole…
Seuls dans cette partie de lagon, le lieu est propice à la baignade et aux bains de soleil. Le soleil est omniprésent et la température tant de l’eau que de l’air nous fait vivre de jour comme de nuit en maillot et paréo.
Déjà l’étape suivante se profile et nous décidons, devant un vent d’est qui se lève et souffle jusqu’à 25 nœuds, de quitter la face est de Moorea pour contourner l’île par le nord et venir mouiller dans la baie d’Opunohu, afin d’être au plus près pour la traversée vers Huahine.
En plus de la houle naturelle amplifiée par le vent, la sortie de la passe de Vaiare se révèle délicate, avec des creux de vagues impressionnants pris de face, plongeant Jo&Jo dans l’écume et mettant à l’épreuve les rangements de vaisselle et d’habits dans les placards.
Mais pas de casse à déplorer, tout est resté à sa place et le bateau est en vérité conçu pour ce genre de secousses.
Après avoir contourné le au cap nord-est, une masse sombre apparait à tribord.
Une baleine, puis une seconde viennent sauter à 50 mètres de nous. Le temps d’aller chercher l’appareil photo et nous réussirons à capturer quelques images de ce moment magique.
Outre la taille de ces immenses mammifères marins, il y a le bruit lorsqu’elles soufflent leur geyser et leur chant caractéristique. Le spectacle de leur nageoire caudale retombant dans l’océan est là encore vécu par tous comme un privilège absolu.
Une troisième baleine viendra danser son ballet un peu plus loin, vers l’entrée de la baie de Cook.


A peine arrivés au mouillage, nous décidons d’aller dîner à terre. Après plusieurs essais infructueux auprès de restaurants et la recherche d’un taxi de grande capacité pour nous transporter à cinq, nous choisissons le « Lézard Jaune Café », un restaurant de charme, spécialisé dans le poisson cru aux multiples épices et la cuisson à la plancha.
Le lézard jaune est la traduction de Moorea en langue polynésienne.

Cette sortie à terre avec l’annexe sera une grande première pour Madeleine et Martine, à cinq adultes dans la petite embarcation, avec un retour en pleine nuit munis de nos lampes frontales, sous un magnifique ciel étoilé.
Le lendemain matin, la baie d’Opunohu se réveille sous un ciel sans nuages, dégageant une chaine de montagnes culminant à plus de 800 mètres.

Journée de repos en ce vendredi avant un départ dès 5h30 au lever du jour pour une journée de navigation vers l’île de Huahine et les îles sous le vent.
L’aventure de Jo&Jo et de ses passagers continue…



























































Bonjour a tous les 3 merci beaucoup pour les nouvelles et les photos ,
vous avez l'air en pleine forme . Chez nous la temperature est de 13 °
nous on tient le coup malgre le virus qui nous entour...
Bonne continuation et à bientôt de vos nouvelles.
de tout coeur on vous embrasse...