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28 – Retour à Tahiti

  • Photo du rédacteur: Jo et Jo
    Jo et Jo
  • 1 oct. 2020
  • 14 min de lecture

Après trois semaines passées en métropole, nous avons retrouvé avec plaisir et soulagement notre Jo&Jo à la même place, prêt à repartir vers de nouvelles aventures.

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Ce fut un véritable chemin de croix pour retrouver la Polynésie dans un contexte de seconde phase de pandémie en France, écartelés entre des injonctions paradoxales de santé publique et de défaillance du délai de traitement des tests par les laboratoires d’analyses.

Et puis, atterrir par 27 degrés et sans un nuage à 4 heures du matin quand on vient de quitter une France sous la pluie et une vague de froid annonçant l’automne, ça nous requinque de suite…


La capitainerie flambant neuve est dans le même état que nous l’avions laissée fin août. Toujours pas inaugurée. Bientôt un an de retard et tout le monde trouve cela normal, dans l’indolence et l’indifférence collective. Pas de doute, nous sommes bien à Tahiti…


Petit flash-back depuis notre départ…


Vendredi 28 août 2020. Un réveil dès quatre heures du matin pour rejoindre l’aéroport de Tahiti-Faaa que nous atteignons en un temps record à cette heure si matinale. Les formalités sont simples, il nous est juste demandé de porter un masque chirurgical. Nous quittons un des rares endroits de la planète où aucun mort n’a été à déplorer depuis le début de l’épidémie et nous allons vers l’Europe si durement touchée.


L’escale se fera à Vancouver, au Canada.


La Californie, avec Los Angeles et San Francisco, sont toujours en pleine crise sanitaire et politique de pré-élection présidentielle et son sol est interdit aux compagnies aériennes. Pour autant, nous ne débarquerons pas à Vancouver, seul l’équipage est renouvelé et le ménage sommairement réalisé pendant que l’avion refait son plein de kérosène. Cela fera gagner du temps et le vol sera ainsi « réduit » à 21 heures seulement.


L’arrivée à Orly est un choc. Certes, nous ne sommes pas suspectés d’apporter le virus et jamais nous n’aurons souscrit aux formalités des douanes si rapidement. Mais l’aérogare est quasiment vide, des couloirs de circulation sont fermement tenus par des escouades de vigiles et d’agents de sécurité. On se croirait dans un pays en guerre et c’est bien ce que l’on ressent en fait quand on arrive du paradis. Il fait beau mais les gens sont moroses. En cela pas de grand changement, il faudra juste s’y habituer… ou pas. Une heure et demie de file d’attente au guichet de location de voitures Avis tenu par deux lampistes incompétents et dépassés pour se voir finalement refuser un véhicule parce que seule une carte bancaire peut couvrir la caution et que le plafond ne peut être augmenté d’un clic depuis notre téléphone, non encore activé. Le taxi restera le seul recours, en maudissant cette France procédurière et tatillonne qui ne parle que d’interdits et de sanctions et que si rarement de générosité et d’altruisme.


Hébergement chez Sylvie et Stéphane (nos invités revenant avec nous de 3 semaines de Polynésie) puis de Martine et Patrick (nos futurs invités d’octobre à mi-novembre) et nous prenons le chemin de Roanne, notre base arrière en métropole.


Nous retrouvons une partie de la famille quittée 9 mois plus tôt. Le blog de Jo&Jo aura, en plus de quelques échanges de mails et de téléphone, servi de lien pour suivre nos pérégrinations dans l’océan pacifique. Malgré cela, on répète à l’envi à nos proches nos émotions à nager avec la faune si riche des lagons, nos rencontres dans les différentes îles, notre mode de vie plus près de la nature et notre bonheur d’habiter dans un lieu si passionnant.


Nos bagages non emportés en décembre nous attendent, auxquels nous rajouterons des commandes de pièces et d’équipements pour le bateau. Ce sera aussi l’occasion de régler quelques détails administratifs après de la Banque, la Poste, la CPAM, les Impôts…


A Roanne, tout le monde ou presque sait que Madeleine, la maman de Jacky, part prochainement à Tahiti. Cela fait un an que le projet est sur les rails, avec une date initiale de fin mai à mi-juillet, repoussée pour cause de Covid. A 82 ans, c’est un exploit d’aller si loin et le camp des « proches » se divise en deux blocs. Il y a ceux qui encouragent et saluent la chance de pouvoir vivre ce rêve et ceux qui trouvent mille raisons de ne pas y aller, en arguant l’âge, la condition physique, la distance, le climat, cachant bien mal derrière cette sollicitude une forme de jalousie.


Car Madeleine n’est pas n’importe qui. Elle vient de faire les honneurs de la gazette locale du « Petit roannais » et affiche son « énergie positive » en tant que doyenne du Dojo club où elle pratique le Taï Chi depuis plus de 18 ans.


Lisez plutôt :


MADELEINE : LA DOYENNE DU DYNAMIC CLUB : UN CONCENTRÉ D’ÉNERGIE POSITIVE

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Madeleine, une adepte à 100% du Taï Chi : Du haut de ses 82 printemps, Madeleine affiche une bonne humeur contagieuse. Intarissable sur le Taï-chi, qu’elle pratique à raison de deux séances par semaine, elle est, à elle toute seule une démonstration éclatante des bienfaits de cette discipline.

« J’ai tenu durant 38 ans la boutique « Le bas pour toutes » rue Mulsant » confie-t-elle.

« Je n’ai jamais été une grande sportive. Il y a 18 ans j’ai poussé la porte du Dynamic Club pour m’inscrire au cours de Taï-chi.je n’en suis jamais repartie ! »

Une discipline psycho-corporelle, chaque geste compte : « Je reconnais que la première séance m’a un peu déroutée, les gestes me paraissaient simples et tellement doux que je me demandais quels effets cela pouvait avoir sur moi » raconte Madeleine. « Et très rapidement j’ai été surprise par le bien-être que cela me procurait, tant au niveau physique que psychique. Chaque geste ou mini geste compte. Et puis on a le meilleur des coach, Bernard Bilicki est un professeur extraordinaire. Il nous donne les explications en même temps que nous faisons les gestes. On tire, on écarte, on pousse... Les gestes sont souples, fluides et lents. »

Ma garantie sante et bonne humeur : « Aujourd’hui, je ne pourrais plus me passer de mes séances, le Taï-chi, c’est ma drogue. Cela m’apporte du bien-être, de l’énergie, de la souplesse. Je me sens tellement bien dans ma peau… Côté santé, je n’ai aucune douleur, c’est d’ailleurs reconnu pour améliorer entre-autres nos défenses immunitaires. En plus, au Dynamic Club, l’ambiance est extrêmement conviviale, bref c’est que du bonheur. Et pour vous prouver que le Taï Chi ça conserve, je pars bientôt pour Tahiti, 22 heures d’avion et ensuite deux mois de navigation sur un catamaran, à 82 ans c’est pas mal non ? Alors vive le Taï-chi-.» conclut la pétillante octogénaire en riant.


Alors, forcément, la tenue de Taï Chi et un livre pour initier nos invités sur Jo&Jo ont été glissés dans la valise. Nous en reparlerons lors d’une séance sur le pont du bateau avec les cocotiers comme fond de salle d’entrainement…


Ces trois semaines en métropole seront aussi l’occasion d’assister à deux mariages. Celui de Karen, la fille de Martine et Patrick et celui de Jonathan, le fils de Jacky.


A cela, il faut ajouter les nombreuses invitations à déjeuner ou diner, sans compter les apéritifs, et cela produit un périple de plus de 4000 kilomètres et 4 kilos repris sur les 12 perdus.

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Orly - Versailles - Roanne - Lyon – Bourges - Le Mans - Paris - Roanne - Bourges - Roanne - Montereau - Orly. Une jolie boucle et un agenda de ministre qui ne nous a pas permis de voir tout le monde et notamment d’aller vers le sud rendre visite à nos amis de Carpentras, de Montpellier ou de Béziers mais ce n’est que partie remise car nous reviendrons fin janvier pour la naissance du bébé de Cristina et Jonathan, propulsant pour la première fois Sylvie au rang de mamy…

Retrouvailles familiales émouvantes un peu partout… à peine atténuées par les gestes barrières dus à ce fichu virus que personne ne sait juguler ou comprendre vraiment. On fait avec à défaut de faire sans…

Comme le dit le petit prince, l’essentiel est invisible pour les yeux.


Notre passage à Bourges permettra de préparer le mariage de Jonathan et d’Aurélie et de leur remettre en clin d’œil une tenue bariolée assortie pour le père et le fils, dénichée à Rangiroa.


Nous reprenons ensuite la route de la Sarthe pour passer près d’une semaine dans la famille de Sylvie. Retrouvailles sous le signe du drame d’un événement familial récent, heureusement dépassé par le plaisir de se revoir et de partager quelques moments privilégiés.


Deux semaines se sont passées depuis notre départ de Tahiti (mais nous avons déjà sacrifié deux jours de voyage à cause du décalage horaire dont nous mettrons 8 jours à nous remettre).

Nous rejoignons ensuite la région parisienne pour assister à notre premier mariage sous le signe du Covid aux Vaux de Cernay. Difficile pour Jacky de remettre un costume, une chemise à manchettes et des souliers fermés. Plus facile en revanche pour Sylvie de porter une belle toilette et de confier sa tête à une coiffeuse professionnelle.

Patrick et Martine seront eux aussi un pied dans le mariage de leur fille et la tête dans leur futur voyage vers Tahiti. En guise d’hommage aux jeunes mariés, Karen et Maxime qui envisagent un voyage de noces en Polynésie ainsi qu’aux parents qui vont nous rejoindre, nous interprétons une petite chanson - revisitée avec nos propres images et en karaoké - du chanteur Keen V : « Un jour j’irai à Tahiti ».



Le week-end suivant sera consacré au mariage de Jonathan et Aurélie, encore avec masques et une nouvelle devise : « mariage Covid, mariage solide ».


Là encore, dans la désormais traditionnelle animation de « boulettes » à faire circuler à l’attention des mariés, nous faisons un clin d’œil depuis Jo&Jo par un message qui nous sert de viatique et qui définit bien notre présence en Polynésie.


Magnifique mariage à la mairie de Bourges, face à la superbe cathédrale inscrite au patrimoine de l’Unesco, puis cérémonie laïque à Trouy, village des mariés, remplie de témoignages, d’animations et d’émotions.

L’occasion de revoir toute la famille et de poser pour une photo du cercle restreint où sont présents les deux Jonathan.

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Le lendemain du mariage tombant le jour de l’anniversaire du capitaine, les jeunes mariés avaient prévu des gâteaux pour accompagner le champagne et clore ainsi un week-end ensoleillé et bien chargé.

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La seule ombre au tableau était le retour en Polynésie trois jours plus tard avec l’obligation de réaliser des tests Covid dans les 72 heures précédant le vol, et avoir un résultat négatif au moment d’embarquer.


Les plans A, B, C, D se sont succédé. Le rendez-vous pris à l’hôpital de Roanne le lundi après-midi n’augurait pas d’un résultat sous moins de 48 heures. L’hôpital de Bourges était saturé et disponible uniquement par l’application Doctolib le lundi au plus tôt. Les « tuyaux » auprès d’infirmières s’avéraient sans garantie de résultat. Bref, la galère que tous les voyageurs vers l’outremer ont connue, certains se voyant refuser l’accès à l’avion pour cause de lenteur d’obtention des résultats. Cerise sur le gâteau, le ministre de la santé, devant le constat et l’ampleur de la carence des laboratoires, a enfin mis en place un dispositif prioritaire, mais en excluant les voyageurs devant prendre l’avion !


Si on peut admettre que des touristes ne constituent pas une population à servir en premier, il n’en demeure pas moins que cette injonction paradoxale de présenter le résultat d’un test alors même que les moyens de l’obtenir ne sont pas au rendez-vous démontre bien la vacuité des décisions de nos dirigeants.


Heureusement, les 4 compagnies aériennes desservant les 6 destinations d’outremer, dont la Polynésie, se sont regroupées pour constituer au sein d’Orly une salle de prélèvement et un laboratoire dédiés pour leurs passagers, avec des résultats sous 48 heures maximum. C’était notre seule option réaliste.


Retour sur Roanne le dimanche soir au sortir de la noce, préparation des valises et réveil à 2h00 pour reprendre la route jusqu’à Orly. La salle de prélèvement ouvre à 9h00, nous y sommes une heure plus tôt et nous prenons place dans une file déjà constituée dès 6h00 du matin. Environ 80 personnes sont devant nous et chaque minute apporte son flot de nouveaux demandeurs. Tous ceux hors du créneau des 72 heures sont refoulés et sont invités à revenir le lendemain. Ceux qui n’ont pu prendre place dans un avion le jour même passent en file prioritaire mais n’auront pas leur test avant 24 heures. Enfin, ceux arrivés trop tard seront également invités à revenir, ce qui fait que le fond de la file prise en photo à notre départ constitue la jauge du prélèvement quotidien.

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Et c’est ainsi que nous avons le privilège de la séance de l’écouvillon dans la narine jusqu’aux tréfonds des sinus à… 13h30 ! Moment désagréable s’il en est, qui vous tire des larmes et vous laisse une douleur lancinante en dessous de l’œil.


Nous aurons passé 5 heures et demie à piétiner dans l’attente du sésame, résignés dans ce serpent de zombies mal réveillés affublés de masques chirurgicaux, abreuvés de messages par les haut-parleurs en boucle de respect des gestes barrières.


Reviennent alors à l’esprit les images de science-fiction des années 80, où l’on décrivait un monde moutonnier et chloroformé de masses humaines sous vidéo surveillance obéissant aux consignes aboyées par des haut-parleurs. Cette lobotomisation de la population est à vrai dire assez effrayante et il nous tarde de quitter ce monde trop policé pour retrouver un espace de liberté encore préservé de l’uniforme.


De fait, nous sommes à Orly deux jours plus tôt que prévu.


Nous nous dirigeons chez Michel et Martine, propriétaires du Domaine de Malassise à Mormant, que nous avions prévenus deux jours plus tôt. Ce lieu historique, ancienne ferme fortifiée au cœur de la Brie, datant du XIIème siècle, avait servi d’écrin à la reconstitution d’un bal 1er empire organisé par l’association « La Brie Impériale » en février 2014 et que nous avions animé avec « Le Quadrille Français ». Cet événement commémorait le bicentenaire de la bataille de France de Napoléon contre les Russes, donnant à l’empereur le 17 février 1814 à Mormant une de ses dernières victoires avant sa déroute 4 mois plus tard jour pour jour dans la plaine de Waterloo.


Cette soirée nous avait permis de rencontrer tous les spécialistes de reconstitution des batailles napoléoniennes, dont le sosie officiel de l’empereur (ci-dessous avec Christiane, la marraine de Jo&Jo). Nous avions de notre côté préparés les organisateurs aux danses du 1er empire, à base de pas de gavotte et de pas de rigaudon, tout en faisant une démonstration plus aboutie des danses de cette époque, dont les premiers quadrilles de l’Histoire. Michel campe un très beau maréchal d'empire tandis que Martine arbore un superbe diadème de strass...

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Michel et Martine, et quelques amis de Mormant nous suivront dans les grands bals à Vienne, Budapest et Karlovy-Vary…


Nous nous retrouvons seuls au domaine. De la nature marécageuse de son sol à l’origine, cette grande structure de bâtiments tire son nom de « mal assise ». Aménagé année après année, le domaine est devenu un lieu unique dans la région parisienne, avec ses grandes salles de réception ou de séminaires et une capacité de 110 couchages en gite, tous parfaitement équipés. Il y a même un salon de coiffure privé et bien sûr de nombreuses dépendances, le tout dans un immense parc avec des arbres fruitiers.


Nous y passerons deux jours de calme et de luxe avant le grand départ. Nous quittons nos amis après un accueil exceptionnel autour des souvenirs communs accumulés depuis 6 ans.

De retour à Orly, armés de nos précieux sésames, nous commençons notre chemin de croix, avec de nombreuses stations.


Cela commence par un pistolet en plastique posé sur le front par une hôtesse d’accueil pour vérifier la température.


Puis un préposé nous demande de présenter le flashcode relatif à l’ETIS (un enregistrement personnel dans un fichier de suivi en Polynésie pour être contacté pendant le séjour en cas de problème sanitaire) et nous colle une gommette rouge sur le passeport.


Un autre nous demande l’attestation du laboratoire, en vérifiant scrupuleusement les dates et surtout le résultat négatif du test de Covid.


Le suivant vérifie que nous avons bien l’attestation AVE qui prouve que nous avons bien payé nos droits pour atterrir au Canada (même si nous ne sortirons pas de l’avion et ne poserons pas le pied sur le sol de Vancouver).


Nous pouvons enfin déposer nos bagages en soute, malgré un petit contretemps relatif aux places réservées, déclarées à tort non payées. Un coup de fil à la compagnie et tout rentrera dans l’ordre.


Il reste encore le passage en douanes avec le contrôle des passeports et le contrôle aux rayons de nos bagages et de nos personnes.


Cela laisse juste le temps de boire un verre, faire les derniers achats au Duty Free et nous voilà dans l’avion, presque plein. French Bee a limité ses rotations avec la Polynésie à un aller-retour par semaine pour continuer à garantir la rentabilité de ses vols low-cost.

Durant notre survol de la moitié de la planète, notre ami Patrick nous suivra à la trace sur une application qui donne en temps réel la position de chaque avion. Il nous verra ainsi survoler l’Islande, le Groenland, le nord du Canada jusqu’à la côte ouest, puis redescendre le long de la côte des Etats Unis jusqu’aux îles de la Polynésie, répétition générale de son propre vol une semaine plus tard.


Depuis l’intérieur de l’avion, nous pouvons aussi suivre l’évolution de l’appareil notamment lors des phases de décollage depuis Orly ou Vancouver.

Enfin nous voici de retour à Tahiti !


Personne pour nous attendre à l’aéroport avec le traditionnel collier de fleurs. Ce sera réparé après un passage au marché de Papeete pour respecter les coutumes d’accueil avec un collier de fleurs de tiare odorantes et rafraichissantes avec la chaleur ambiante.

Une première balade en ville nous mettra en présence de groupes de musiciens poussant la chansonnette à même le trottoir, rythmée au son des yukulélés.

Dans la soirée, une promenade dans le parc botanique tout proche donnera un aperçu de la végétation luxuriante de Tahiti.

Nous retrouvons nos amis Els et Jean-Christophe, revenus eux aussi de métropole une semaine avant nous. Ils projettent de partir sur Moorea puis aux îles Tuamotu avant de revenir dans les environs en fin d’année. Ils sont amarrés juste en face d’un « fameux 4 mâts fin comme un oiseau, hisse et ho », du nom de Wind Spirit. Mais ce superbe voilier n’a pas que des avantages. En témoigne le billet d’humeur de Jean-Christophe :

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Wind Spirit en travaux. Le 4 mâts ex ClubMed.

Des compagnons pendus, suspendus à chaque mât, à chaque barre de flèche. Certains couchés dans une échelle, d’autres à califourchon sur une barre ou en grappe en-tête de mât et ici et là des solitaires dans leurs chaises de calfat.

Ils sont dix, ils sont cent.

Equipés de marteaux pneumatiques, de disqueuses, de meuleuses, ils sont tous affreusement bruyants et tapent furieusement sur tous les espars pour changer galaubans, étais et gréement en général.

La symphonie des marteaux-pilons

L’antre d’Héphaïstos en stéréo et de jour comme de nuit.

La bande sonore de l’enfer !

Dans ces manifestations vulcanales des chaleurs ardentes de l'été, en l'honneur du dieu du feu, de l’enclume, de mon mal de tête et de mes insomnies ou plutôt considérant le feu comme le dieu même, je vois une foule compréhensive qui jette des victimes dans un brasier et je rêve d’une grande fête, une somptueuse bacchanale sur Wind Spirit... finissant dans un silence assourdissant...

Demain on quitte Papeete pour Moorea


Le samedi soir, nous dinons au Retro, restaurant face à la marina, où se trouve encore la plaque commémorant le décès en ces lieux du chanteur Joe Dassin en 1980.

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Le week-end est régulièrement animé par des groupes musicaux.

Ce soir-là, ce sera la formation de Guy Laurens avec la présence de Vaiana, une magnifique et émouvante chanteuse à la voix parfaite, inspirée et transcendée par le chant.


D’un humanisme touchant, nourri de positivité, de transmission des valeurs de ses ancêtres, elle nous a emporté dans son univers, dans sa foi des bonnes ondes sur la nature humaine et dans l’amour de son pays qu’elle décrit comme un paradis.

En disant au revoir à Vaiana, Madeleine lui dira – à juste titre - qu’elle était une fée…


Jo&Jo arrivait à l’heure de sa révision annuelle, ou de ses 200 heures moteur et le rendez-vous avait été pris avant notre départ pour la vidange, le remplacement des filtres et des courroies.

Lors du diagnostic face à un moteur babord défaillant qui calait régulièrement depuis notre traversée retour de Raiatea, il a été remarqué par le technicien, un mélange d’eau et d’huile dans le réservoir qui alimente le sail-drive, permettant de transmettre la rotation de l’arbre moteur à l’hélice.

Pas d’autre solution que de lever le bateau pour changer le joint. C’est une opération qui doit impérativement se faire à sec et nécessite de démonter l’hélice. On en profitera pour changer les anodes de zinc sur les deux arbres.

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Premiers tours d’hélice donc et sortie de la passe de Papeete pour arriver au chantier naval de Technimarine, à une heure de navigation en pleine mer en contournant le lagon.

Au passage, baptême de navigation sur l’océan pacifique pour Madeleine et une première également pour le capitaine à la fois au bord de la mer et de la mère.


Un gigantesque portique motorisé nous attend pour soulever le catamaran et le poser sur des cales avant de procéder aux opérations.


Manœuvre impeccable, mise des sangles avec un plongeur sous le bateau et halage des plus de 8 tonnes du gros bébé sur la terre ferme.

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En préparation de l’arrivée de nos amis, nous louons un véhicule et nous en profitons pour visiter le sud de l’île de Tahiti par la côte ouest.


Après une halte aux grottes de Maraa, rafraîchissantes par cette chaude journée, nous poursuivons vers les jardins Vaipehi à Mataiea, à une cinquantaine de kilomètres de Papeete, par la seule route qui fait le tour de l’île, pour déambuler au milieu des fleurs et des fruits dans une nature généreuse.

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Sur la route du retour à Papeete, nous nous arrêtons dans une plage publique de sable blanc pour un bain dans le lagon face à l’île de Moorea.

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Jeudi 1er octobre, le vol en provenance de Paris atterrit à 3h40.


Debout depuis 2h30, nous sommes à pied d’œuvre pour accueillir dans la plus pure tradition polynésienne nos invités par un collier de fleurs de tiare. Handicapés par nos masques et de peur qu’ils ne nous reconnaissent pas, nous apportons une petite affichette à leurs noms…

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La suite à lire dans le prochain numéro du blog…

 
 
 

1 commentaire


dominique.very.dv
05 oct. 2020

je viens de partager un petit moment avec Vous en lisant la belle plume de Jacky !Madeleine nage dans le Bonheur !!!profitez !pour nous ce matin Taichi à Fontalon comme pendant le confinement,seulement 8 présents!pas très chaud mais j'avais fait un petit café et j'ai montré la photo de Madeleine avec son Capitaine au Paradis!nous,nous étions avec les polaires!!!!bon vent à Vous Tous avec des gros bisous.

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