16 – Jo&Jo, un écosystème
- Jo et Jo

- 8 avr. 2020
- 13 min de lecture

Notre catamaran Jo&Jo est à la fois une maison, un véhicule et une petite centrale énergétique, et cela en parfaite harmonie avec la nature dont il tire toutes ses ressources.
Son moteur de base est la voile, aux bons soins du Dieu Eole. Sa grand-voile de 48 m2 et son génois (ou foc) de 31 m2, gréés sur un mat en aluminium de 15 m constituent la base du bateau.
Elles permettent, associées à la forme et au profil du catamaran, à la répartition de ses masses (plus de 8 tonnes), de déterminer ses performances intrinsèques en fonction des allures de près, de travers ou de vent portant.
Nous avions pu récupérer ce profil, adapté à notre bateau et appelé « Polaire » avant de partir de France.
Cela dessine un joli papillon qui, en fonction de la force du vent (ci-dessous à 16 et à 30 nœuds) et de son orientation ou allure (babord ou tribord), offre une figure symétrique dont les contours rouge ou bleu indiquent les plages d’utilisation.
On y voit notamment qu’on ne peut remonter le vent à moins de 30° et que l’allure la plus véloce est le portant à 120°, transformant un vent réel de 30 nœuds (TWS) à une propulsion du catamaran de 13 nœuds, soit près de 24 km/h. Nous naviguons le plus souvent à la voile entre 6 et 9 nœuds.
Une seconde grand-voile et un génois neufs dans un coffre nous assurent une sécurité supplémentaire en cas d’avarie.

A cela s’ajoutent une voile plus grande que le génois pour améliorer la remontée au vent, dite « Code 0 ». Elle s’accroche sur un bout-dehors en déport de l’avant du bateau et monte plus haut que le génois sur le mât, ce qui donne un surcroît de surface disponible pour la propulsion.
Nous possédons également un spinacker symétrique particulier avec un décrochement en forme d’aile de parapente, appelée « parasailor » pour voguer vent arrière sous les alizés.

Bien sûr, le bateau dispose de deux moteurs diesel de 30 chevaux, logés dans les jupes arrière de babord et tribord. Ils sont indispensables pour les manœuvres et bien utiles pour rallier un point avec le vent de face sans se perdre à tirer des bords interminables.
Sous les alizés d’est, il est toujours facile de naviguer dans un sens et beaucoup plus compliqué de faire la route inverse et remonter le vent, d’autant que le catamaran n’est pas connu pour sa finesse comme l’ont démontrés les profils de la polaire.
Ne dépassant jamais les 2000 tours/minutes, sauf pour entrer dans des passes par courant contraire, le bateau consomme peu. Avec ses deux réservoirs de 130 litres et une consommation de 3 litres à l’heure, il nous assure plus de 80 heures d’autonomie, que nous pouvons augmenter grâce à 4 grands jerricans pour parer à toute éventualité dans les grandes traversées.
De plus, avec un gasoil détaxé, privilège des bateaux « étrangers » en admission temporaire sur le territoire de Polynésie comme c’est le cas de « Jo&Jo » (il est déclaré aux affaires maritimes de Toulon et il a titre de francisation tout neuf à son nom), le prix du litre est de 1 euro depuis le 1er février 2020 (il était de 80 centimes jusque-là) …
Il suffit de produire un document des douanes, valable 6 mois et renouvelable dans le cadre de cette admission temporaire.
Depuis le 10 décembre 2019 où nous avons fait notre premier plein en compagnie d’Alain et Myriam, les précédents propriétaires, nous n’avons consommé que 160 litres en 4 mois. Une consommation plus que raisonnable.

Pour la production d’énergie, dans ce pays où le soleil brille toute l’année, deux panneaux solaires de 250 W à l’arrière plus un troisième de 130 W sur le toit pourvoient largement à nos besoins.
Cela alimente sans peine le réseau 12 volts du bord pour l’éclairage, les pompes, le réfrigérateur et le congélateur, le dessalinisateur et permet même la transformation du courant par un convertisseur en 220 volts pour recharger l’ordinateur et alimenter l’écran de télévision, ainsi que l’imprimante du bord. Cette énergie alimente aussi le logiciel de navigation, la radio VHF, le radar et le winch électrique.
Sauf par temps très couvert durant toute une journée, nous n’avons jamais manqué d’énergie, malgré les sollicitations combinées du réfrigérateur et du congélateur. Quand cela est arrivé, la mise en route d’un moteur pendant 30 minutes suffit à recharger les batteries.
L’eau douce est générée par un dessalinisateur de puissance assez faible mais qui fonctionne sans problème avec l’énergie solaire.
Une pompe basse pression aspire l’eau de mer, la dirige vers le dessalinisateur qui, après avoir porté cette eau à une haute pression de 40 bars, la force dans des filtres très fins (de 5 microns) pour séparer l’eau douce du reliquat d’eau très salée rejetée à la mer.

30 litres sont ainsi « fabriqués » chaque heure et déversés dans un des deux réservoirs de 300 litres chacun dans les coffres devant le carré. Par une petite dérivation du tuyau d’alimentation, nous remplissons les 15 litres d’eau potable pour nos besoins de deux jours.
Le second réservoir, communiquant avec le premier, reçoit de plus l’eau de pluie qui est préalablement filtrée avant de rejoindre le stock disponible, à tout moment contrôlé par l’ordinateur de bord.
Cela nous assure de l’eau potable (nous buvons 3 à 4 litres chacun par jour) et de l’eau douce pour l’évier, les lavabos et la douche et les petits lavages.
La combinaison « prélavage à l’eau de mer et rinçage à l’eau douce » est très efficace
Pour alimenter le four et la plaque de 3 feux, deux grandes bouteilles de gaz de 13 kg complètent l’installation.
Après avoir changé le dispositif de détendeur début janvier, la consommation s’avère très raisonnable, malgré une sollicitation quotidienne et une utilisation régulière du four.
Nous pouvons y cuire le poisson, dorer des gratins de légumes, des guiches et même cuire le pain pétri sur place, sans compter la cuisson à la nage des cigales de mer et langoustes. Un régal !

Le tour d’horizon ne serait pas complet sans le moteur de l’annexe, un 15 chevaux deux temps nécessitant de faire un mélange 2% comme au temps des mobylettes ! Il sert souvent mais pour de très courtes distances entre le bateau et une plage ou un ponton.
C’est donc avec très peu de « besoins carbone » que nous vivons au jour le jour, bien loin de notre consommation de métropole.
Et que dire de cette magnifique « piscine autour de la maison », à température constante de 28°, disponible jour et nuit ?
Coté vestimentaire, c’est devenu minimaliste. Notre seul habit est le maillot de bain, le jour comme le soir, tant la température reste clémente à toute heure, oscillant de 24° à 31° à l’ombre. Les tongs ont remplacé les chaussures fermées pour les sorties à terre et un simple tee-shirt, chemisette ou petite robe viennent apporter une touche de civilisation quand nous devons sortir. Nous avons trop de vêtements dans nos placards et beaucoup vont revenir en France.
Sur le bateau, nous restons pieds nus en permanence. L’occasion de saluer Yannick Noah, un autre adepte de cette pratique, qui en fait une chanson "Les pieds nus":

Quand on vit les pieds nus On sent d'autres présences D'autres fortes énergies Quand on vit les pieds nus Rien n'a plus d'importance Que l'instant qui s'écrit Quand on vit les pieds nus C'est une autre existence De celle qu'on s'est choisi Le coiffeur, l’esthéticienne et tous métiers de l’apparence sont passés aux oubliettes. Les cheveux poussent, se décolorent au soleil et à l’eau salée, tandis que les peaux gardent en permanence un beau cuivré protecteur.
Il vaut mieux ne pas être hypocondriaque. Oublions les médecins, les dentistes, les spécialistes des petits bobos du quotidien quand nous ne sommes pas à Papeete. Nous avons une pharmacie très complète, avec tensiomètre, oxymètre de pouls, collier cervical, garrot, attelles, colle chirurgicale, agrafeuse de suture, pansements compressifs et stéristrips, ceintures abdominales et bien sûr nombre de pommades, cachets et antibiotiques, et même des seringues d’adrénaline en cas d’insuffisance cardiaque, pour gérer les premières heures. Nous avons par ailleurs un système radio pour contacter des spécialistes en cas de gros problèmes, recevoir des conseils ou attendre les secours.
Nous vivrions ainsi en autosuffisance si nous avions le goût de pêcher nos propres poissons, mais cela viendra progressivement pendant les traversées inter-îles. Les poissons du lagon, notamment les plus gros, sont souvent impropres à la consommation, touchés par une maladie appelée la « ciguatera ». Provenant de toxines sécrétées par les coraux, elle provoque picotements, sensation de brûlures, démangeaisons. Elle peut être dangereuse. Elle porte aussi le nom de « gratte » pour laquelle il n’y a pas de remède sinon attendre que cela passe.
Jo&Jo prélève ainsi ses besoins vitaux dans la nature mais ne les rejette pas n’importe comment. Les eaux usées provenant des toilettes fonctionnant à l’eau de mer (il faut pomper à la main) sont dirigées dans deux cuves « d’eaux noires » de 30 litres chacune. Bien sûr, pas de papier dans les toilettes, ils sont collectés dans une petite poubelle prévue à cet effet. Ces deux fosses septiques permettent de tenir longtemps et ne sont vidées qu’en pleine mer lors de nos navigations. Spectacle garanti dans le sillage du bateau !
De même, les déchets alimentaires sont triés et ce qui est biodégradable rapidement (les peaux de banane ne le sont pas, par exemple) sert de nourriture aux poissons. Le nombre de sacs poubelles s’est considérablement réduit. Nous n’évacuons qu’environ 50 litres de sacs poubelles par semaine.
Nous profitons de ce que la nature délivre à profusion. Ici, il y a des bananiers, des pamplemoussiers, des avocatiers, des manguiers et bien sûr des arbres à pain et des cocotiers le long des routes. Et du poisson, il y en a partout !
Avec la générosité des habitants et le moindre coût des produits frais, nous profitons d’un circuit court de qualité et sans cesse renouvelable. Il n’y a que deux saisons ici et si les fruits et légumes varient de l’une à l’autre, il y a toujours de quoi se nourrir de produits locaux.
Les magasins d’alimentation assurent le complément par des denrées venant de métropole ou de Nouvelle Zélande. On y trouve de tout, à des prix forcément un peu plus élevés, mais cela reste raisonnable à qui sait s’adapter au mode de vie local sans chercher à reproduire le modèle européen.
On peut ajouter ici l’absence de pollution sonore et visuelle. Tout est calme et beauté, dans une naturelle simplicité.
Dans notre vie précédente en métropole, nous satisfaisions les mêmes besoins, mais au prix de services plus complexes et plus onéreux. Exit désormais les factures d’eau, d’électricité, d’ordures ménagères, les impôts locaux et fonciers, l’entretien de deux voitures et de la piscine.
Il ne reste en frais fixes que l’assurance du bateau et la couverture mutuelle, et prochainement un abonnement téléphonique par satellite pour ne plus être coupé du monde et pouvoir charger des fichiers météo à tout moment, y compris en pleine mer.
Convaincus d’être devenus des écologistes du quotidien, et piqués par la curiosité de notre « empreinte carbone », celle d’avant et celle d’aujourd’hui, nous sommes allés chercher sur des sites spécialisés des informations utiles.
Le plus sérieux est sans conteste « Good Planet », dont le fondateur n’est autre que Yann Arthus-Bertrand. L’occasion d’une plongée dans l’écologie et ses défenseurs les plus notoires.


Voici bien un personnage emblématique de l’écologie, à l’instar de Nicolas Hulot ou de Al Gore pour les plus célèbres.
On se souvient de son best-seller « La terre vue du ciel » avec cet incroyable cœur en couverture, photographié dans une ile de Nouvelle Calédonie.
Ses films événements sur la beauté et la fragilité de l’humanité et de la planète tels « Home », « Human » ou « Planète Océan » nous informaient à chaque fin de reportage, de la mesure de l’empreinte carbone qu’avait nécessité le tournage, afin de la compenser.
Bien que bardé de reconnaissances nationales et mondiales (Académicien, Officier de la légion d’honneur, Commandeur dans l’ordre des Arts et Lettres, Ambassadeur auprès des Nations Unies, entre autres), il reste un personnage controversé par l’intelligentsia parisienne et les écolos puristes, qui le surnomment « l’hélicologiste ».
Il a pourtant éveillé, par son activisme médiatique et sa notoriété, malgré quelques erreurs, beaucoup de consciences à la beauté de la planète, à la diversité et la fragilité de l’humanité et bien sûr à la cause écologiste dans ce qu’elle a de plus universel et de moins contestable.

Vivant au sein de ces équilibres fragiles, nous comprenons encore mieux aujourd’hui les messages révélés depuis 30 ans par ces prophètes des temps modernes et qui mettent du temps à pénétrer dans les consciences individuelles ou collectives.
L’océan, principal vivier de ressources, est un des révélateurs visibles du changement climatique avec la montée des eaux, le blanchiment et la mort des coraux, la mort de nombreuses espèces ingurgitant des déchets non assimilables, ainsi que ce « 6ème continent » composé de plastiques en suspension qui croît chaque jour.
Et si « la fin du mois » doit primer sur « la fin du monde », alors il n’y a pas de salut, pas de projection, pas d’avenir pour la planète, hormis peut-être un sursaut salvateur pour repenser le monde et ses valeurs au sortir d’une des pires pandémies depuis un siècle.
« A quelque chose, malheur est bon » dit un proverbe ancien. Gageons que ce qui fait l’essence même de notre humanité en ressorte renforçé (c’est bien connu : tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort) … La nature a toujours le dernier mot, comme aurait pu le dire Darwin…
Nous avons déjà parlé dans ces pages du naufrage annoncé et irrémédiable des îles Kiribati dans les prochaines années. Nous avons rendu hommage à Paul-Emile Victor pour sa mise en lumière de la fonte des pôles et son engagement pour la cause écologique.

Nous pouvons aussi penser à Al Gore, vice-président américain sous les deux mandats de l’ère Clinton de 1993 à 2001, favori et vainqueur aux voix (mais pas au comptage des grands électeurs par états) de l’élection contre George W. Bush.
Il consacrera ensuite sa vie à l’évolution numérique d’internet (les autoroutes de l’information, les livres numériques) et à la vraie politique (étymologiquement, la vie de la cité) par son engagement pour la planète.
Son livre plaidoyer « Sauver la planète Terre » et son engagement via sa fondation ACP (Alliance for Climate Protection) fera l’objet d’un documentaire très médiatisé dans le monde entier en 2006 « Une vérité qui dérange » et lui vaudra en 2007 le Prix Nobel de la paix.
En France aussi, le pouvoir et le maroquin ministériel se conjuguent fort mal avec la défense d’une cause, aussi noble soit-elle. Le passage d’Haroun Tazieff, célèbre vulcanologue et compagnon du Commandant Cousteau au début des années 50, ne fut qu’un météore en politique. Secrétaire d’Etat aux risques naturels et technologiques majeurs de 1984 à 1986, sous François Mitterrand, il verra son poste supprimé sous l’ère Chirac.
Plus récemment Nicolas Hulot, ministre d’Etat de la Transition Ecologique et solidaire, bien que présent dans les deux premiers gouvernements d’Edouard Philippe, n’y demeurera que 15 mois, deu printemps 2017 à l’été 2018. Photo-reporter à l’origine, il tournera à 21 ans un reportage en Afrique du Sud avec Eric Tabarly.
Figure médiatique de premier plan, régulièrement en tête des sondages de popularité, il est connu pour ses nombreuses émissions d’Ushuaïa à la télévision pendant 25 ans et la création de sa fondation pour la nature et l’homme. Conseiller de nombreux présidents, il est à l'origine de l'idée d'inclure une charte de l'environnement dans la Constitution, ce qui est effectif depuis 2005.
En juillet 2017, il présentait son "plan climat" du gouvernement, un projet de loi pour engager la France vers la neutralité carbone à horizon 2050, dans lequel la France s'engage à cesser toute production énergétique à partir du charbon d'ici 2022 et arrêter la commercialisation des voitures roulant à l'essence d'ici 2040.
Nicolas Hulot militera aussi pour la fin de l'utilisation du désherbant glyphosate sous trois ans. Il se heurtera aux lobbys puissants, sera peu soutenu voire désavoué par le gouvernement et claquera la porte.
Face à l'inertie, il se dit usé de devoir continuer d'expliquer que la décroissance est inévitable à cause de l'épuisement de certaines ressources, et précise que le capitalisme s'il est débridé dans un monde physiquement limité, et inégalitaire dans un monde interconnecté va au désastre, à cause de la nature et de la nature humaine.
Car c’est un constat affligeant, la politique n’est hélas plus de prévoir et de préparer l’avenir comme c’est son essence même, mais de composer avec les intérêts divergents et court terme de tous les lobbys et groupes de pressions sectoriels arc-boutés sur les avantages acquis, les replis identitaires et les castes catégorielles.
Le chemin est étroit, les réalisations peu spectaculaires et à longue échéance…
Après ce petit détour militant (après tout, n’avais-je pas prédit que je deviendrais un « décroissant » lors de l’anniversaire de mes 60 ans ?), revenons à l’empreinte carbone, mesure désormais communément admise pour connaitre notre impact individuel ou collectif sur la planète.

L’empreinte carbone est l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre qu’un individu, un foyer ou une entité génère.
Il s’agit d’un phénomène naturel et nécessaire à notre existence. Sans cela, il ferait -18°C à la surface du globe et toute vie humaine serait impossible.
Cependant les activités humaines participent à l’augmentation rapide de ces émissions de gaz à effet de serre (combustion des énergies fossiles, déforestation, production industrielle), ce qui provoque les changements climatiques actuels.
Il est primordial prendre en compte l’impact de nos activités sur le climat, et d’agir en conséquence en essayant de réduire notre empreinte carbone.
Les pays qui ont adhéré au protocole de Kyoto de 1995 sont tenus de faire un calcul de leurs émissions de gaz à effet de serre. En France, une loi de transition énergétique a été adoptée en juillet 2015 par le Parlement afin justement de lutter contre une empreinte carbone trop élevée.
La définition admise de l’empreinte carbone est : une mesure de la quantité totale d’émissions de dioxyde de carbone et de méthane d’une population. Elle est calculée en équivalent dioxyde de carbone en utilisant le potentiel de réchauffement global sur 100 ans.
Notre consommation d’eau, d’électricité et de gaz d’une grande maison se résume désormais à nos deux bouteilles de butane sur le bateau.
Les nombreux déplacements en avion (besoins professionnels en Belgique et Suède, vacances hors Europe ou bals en centre Europe ou sud de l’Italie ou de l’Espagne) sont remplacés par un seul aller-retour Paris-Papeete par an.
Les deux voitures cumulant près de 40.000 km par an et les nombreuses locations de voitures (8.000 km par an en moyenne) sont remplacées par nos locations lors nos retours en métropole pour 3.000 km environ. Les nombreux aller-retours en TGV entre Avignon et Paris (40 par an en moyenne) réduits à zéro et enfin la consommation directement ou indirectement issue de produits carbonés : vêtements, nourritures et boissons, pharmacie, produits culturels, télévision et téléphone, entretien de voitures et des services comme les assurances ou la mutuelle, le coiffeur ou l’esthéticienne, les hôtels et les restaurants sont réduits de 56 %.
La différence est considérable et même stupéfiante.
Notre bilan carbone pour une année est passé de 16,11 tonnes par an et par personne en période d’activité professionnelle en France (en bleu ci-dessous) à 6,92 tonnes pour notre vie actuelle en Polynésie (en orange), soit 58 % de réduction, par le simple choix de notre mode de vie à base d’énergies renouvelables évoquées en début de cet article, de consommation moindre mais aussi le fait de ne plus avoir à nous déplacer pour nous rendre au travail à raison de 50 km par jour chacun.
Ce qui pénalise cette empreinte carbone (seule barre orange plus grande sur le graphique), c’est de faire un aller-retour en avion Papeete-Paris, ce qui revient à faire le tour de la terre une fois par an. Sans cela, notre bilan carbone tomberait à 2,55 tonnes de CO2 par personne et par an.
Mais rassurez-vous, nous reviendrons quand même en métropole un fois par an…

La moyenne française est de 4,5 tonnes par personne, celle des pays européens de 6,4 tonnes et celle de la planète de 5 tonnes (on devine aisément la disparité entre les pays d’Amérique du nord et les pays africains pour établir une telle moyenne) …
Pour mémoire, l’objectif mondial pour lutter contre le réchauffement climatique est de 2 tonnes par habitant et par an. Rien ne laisse penser à un sursaut proche. Le déni, la procrastination et le profit à court terme sont autant de freins à la prise en compte individuelle, collective, économique et politique de cet enjeu majeur.
Le temps ne fera rien à l’affaire. Le XXIème siècle sera écologique, de force plus que de gré et forcément en retard…
Les jeunes générations appelées à travailler plus longtemps dans un monde plus hostile pourront apprécier à leur juste valeur l’héritage des baby-boomers râleurs et égocentrés – dont nous devons avoir l’honnêteté de reconnaitre que nous en faisons partie - qui auront dilapidé en 50 ans l’inestimable patrimoine de mère Nature.















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