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15 - Le mythe du bon sauvage…

  • Photo du rédacteur: Jo et Jo
    Jo et Jo
  • 1 avr. 2020
  • 12 min de lecture

En cette période de pandémie mondiale, séquence à la fois idéale et forcée pour faire un peu d’introspection sur le sens de la vie et la marche du monde, voici un article de blog plus intimiste et personnel, nourri de réflexions sur le contexte polynésien.


Malgré l’épidémie qui frappe la planète et qui suscite une partie de cette réflexion, cet article se veut intemporel, indépendamment de ce qui se pourrait se passer après sa publication, au 29 mars 2020.

Il a pour trame la différence culturelle entre les peuples et le brassage des populations, avec leur lot de maladies et les conséquences dramatiques qui en ont découlé pour les indigènes. C’est à l’aune de ce constat sur la nature polynésienne et le souvenir toujours vivace des épidémies du passé que se nourrit cet article.


Cela nous a permis de mieux comprendre et apprécier notre positionnement actuel en période de confinement, les peurs et les mains tendues. Nous ne sommes pas de simples touristes et nous ne serons jamais des locaux, tant par notre couleur de peau, nos mœurs, nos partis-pris culturels sur notre approche de la vie sauvage ou moderne. Car nous sommes peu ou prou, nous les popa’a (les étrangers en tahitien) les descendants des colonisateurs du vieux continent et nous en portons l’héritage.

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Cette « civilisation » moderne a fait irruption dans le Pacifique depuis l’Europe grâce aux progrès de la navigation et surtout de la boussole à partir de la fin du XVème siècle. Elle a fait déferler sur le nouveau monde les conquistadores, les condottières et autres aventuriers de tous poils, quand ce ne furent pas des bagnards comme en Australie et Nouvelle Calédonie.


C’est dire le choc des civilisations, entre des peuples très éloignés en termes d’évolution et dans un contexte où le « nouveau monde » considérait que les indigènes n’avaient pas d’âme. Il n’est que de constater ces représentations en tenues d’apparat du roi Iotete, des Marquises et de l’amiral français Dupetit-Thouars, en 1842, pour mesurer le grand écart entre ces deux chefs et le type de relations qu’ils pouvaient avoir.

La soif de l’or, comme au Pérou, ou l’appel de nouvelles terres vierges du Far West ont décimé les Incas et les Indiens. Mais les ravages les plus importants, hormis la guerre ou l’alcool, ont été générés par les maladies, ces virus apportés par l’homme blanc et pour lesquels les indigènes n’étaient pas immunisés.

Ce fut le cas de la variole surtout, mais aussi la rougeole, la grippe et cela a bien failli faire disparaitre entièrement des civilisations pourtant puissantes et riches d’histoire.

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La Polynésie, n’ayant pas d’or, fut préversée un temps puis fut pillée à partir du XIXème siècle par les navires baleiniers venant décimer les baleines pour récolter l’huile si précieuse aux besoins d’éclairage en Europe et en Amérique.


En relisant le mythique « Moby Dick » d’Herman Melville, on y croise d’ailleurs un harponneur de baleines enrôlé aux Marquises, truculent personnage tatoué qui voyage toujours avec son cercueil…


Plus tard, ce sera l’huitre naturelle qui sera pêchée à l’excès pour en extraire la nacre, indispensable à la fabrication des boutons, avant que le plastique ne remplace cette ressource naturelle qui a bien failli disparaitre.

Il fallait alors ouvrir plus de 15.000 huîtres pour espérer trouver une perle naturelle. Les huîtres perlières qui font la richesse et la fierté de la Polynésie ont été réintroduites en 1961 par des japonais qui ont développé la technique quasi industrielle de greffage à partir de greffons de corail, dans des fermes perlières.


Le polynésien prend ce que la nature lui donne, sans plus. Autrefois, il y avait même dans certaines îles une autorégulation des naissances par le sacrifice de nouveaux nés parce que l’île ne pouvait nourrir tout le monde à l’infini. Hormis la mort par les armes ou les maladies, l’homme blanc a apporté le rendement, l’exploitation à outrance, l’appauvrissement voire l’attrition complète des ressources. Cela a laissé des traces profondes dans la mémoire de ce peuple si naïf et insouciant.


Ces traces, nous les ressentons encore aujourd’hui quand il s’agit d’épidémies apportées par des « étrangers ». Nous sommes une menace visible et facilement identifiable, bien mieux qu’un sournois virus qui se moque bien de ces considérations. A la décharge de la population, les cas connus sont en effet « importés » par des touristes européens, américains ou asiatiques.


Car encore aujourd’hui, l’équilibre sanitaire des îles est toujours plus fragile qu’ailleurs. C’est un monde fermé où chacun se connait, se fréquente. Ajoutons à cela la nature même du polynésien qui vit au jour le jour, sans contraintes et sans se projeter dans l’avenir. Indolent, sans volonté affirmée, il s’adonne à la boisson tous les week-ends à grands renforts de caisses de Hinano, la bière locale. Un fléau plus récent qui touche la jeunesse est une drogue venant d’Asie - l’ice – plus forte que le crack et présente sous la forme de poudre ou de cristaux transparents ressemblant à la glace.


Une grande partie de la population est totalement rongée par la malbouffe à l’instar des américains (le nombre d’obèses, de diabétiques, d’hypertendus est impressionnant). Ces pathologies affaiblissent les individus et en font les premières victimes de toute affection virale.


D’autre part, l’étendue et la taille des iles de Polynésie ne permet pas économiquement un morcellement de l’offre de soins. Tout est donc concentré sur la capitale, Papeete. On y trouve d’excellents équipements et de très bons praticiens dans toutes les disciplines.


Dans les iles, un médecin, parfois un dispensaire très sommairement équipé constituent la seule réponse de court terme. Heureusement, l’avion est une partie essentielle du dispositif global. C’est le système EVASAN. Il est gratuit pour tout malade devant se rendre à Papeete (consultations, scanner, IRM, hospitalisation). De même, il est surprenant de voir un grand nombre de femmes enceintes dans les rues de Papeete. Elles viennent par avion dès le 7ème mois à la capitale pour y attendre leur accouchement, sans prendre de risques, hébergées par la famille ou les amis.


Dans ce contexte d’isolement géographique, toute pandémie est l’horreur absolue car il n’existe pas de solution de proximité. C’est pourquoi, en prévision du pire et sans même qu’il n’y ait eu de mort à déplorer en Polynésie, les autorités ont décidé un confinement strict de chaque île le 20 mars 2020 (la Polynésie fonctionne en autonomie, avec un président élu et n’est pas sous la tutelle directe de la France comme les DOM-TOM).


De plus, la vente d’alcool a été totalement interdite sur le territoire, pour stopper les inclinaisons d’intempérance favorisées par l’isolement et le désœuvrement.


C’est dans ce contexte de confinement que nous nous sommes plongés dans le visionnage de films, dans l’apprentissage de l’espagnol grâce à une méthode apportée sur le bateau et dans la lecture. Un livre en particulier a fait naître de nombreuses réflexions sur le contexte social que nous vivons ici et qu’il est nécessaire d’appréhender pour comprendre les relations entre les polynésiens et nous. Il sert de trame à ce blog introspectif et éclaire d’un jour nouveau le mythe du « bon sauvage » cher à Voltaire, Rousseau et Diderot.


Comme précepte à ce mythe certes idéalisé par le siècle des Lumières, il est question de la civilisation qui vient corrompre la vie naturelle du « bon sauvage » qui n’a rien demandé et qui paie le prix fort du soi-disant progrès.


Comme annoncé dans l’opus 6 de notre blog, nous avions visité la maison de James Norman Hall au nord de Papeete, dans l’ile de Tahiti. Et si nous avions vu deux des films de la « Mutinerie de la Bounty » (un bateau est du genre féminin en langue anglaise), l’un avec Marlon Brando et l’autre avec Mel Gibson, l’histoire précise nous était pour tout dire inconnue, avec toutes les nuances et impressions propres à la lecture d’un ouvrage original.


Nous avons donc acheté ce grand classique de la littérature maritime et la lecture de ses 450 pages fut des plus plaisantes, tant les détails de lieux et d’ambiance nous rappelaient ce que nous vivions nous-mêmes, à quelques 230 années d’écart…

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Hormis l’intrigue qui sert de fil rouge au roman, tout ce que nous y avons lu est décrit avec minutie sur les termes de navigation et les lieux visités ou les mœurs des polynésiens si éloignées de la société dite « civilisée » du vieux continent.

La préface du livre est à elle seule un parfait résumé de ce que nous avons pu ressentir :

« L’histoire de cette mutinerie encore aujourd’hui fascine, et dans les moindres de ses développements, au point que l’on n’en finit pas d’explorer ses secrètes résonnances, comme si à chaque époque elle proposait un miroir différent.

A quoi vient s’ajouter ici le nom magique de Tahiti, symbole depuis Bougainville et Cook de certaine rêverie « philosophique » impatiente de réconcilier la nature sauvage et l’idéal de douceur et d’abondance cher aux Lumières… »


La mutinerie a eu lieu à l’autre bout du monde, aux antipodes de la métropole en 1789 et n’a pu que se développer que par la décision du lieutenant Fletcher Christian, le second du bord, qui prit la tête des mutins. Sa culture et son éducation, baignée des théories des philosophes qui devaient engendrer la révolution française, ne fut pas étrangère à sa décision de se révolter contre son capitaine, tout en lui conservant une certaine humanité.

Il m’a fallu arriver et vivre à Tahiti pour qu’une « secrète résonnance » vienne boucler une boucle de plus de 40 ans et me remémorer un fait qui a marqué ma jeunesse et que certains de mes proches connaissent déjà.


J’étais alors jeune étudiant à Toulouse et je passais le concours pour entrer aux Ecoles Supérieures de l’Armement Terrestre, à Arcueil près de Paris. Bon élève sans plus dans les matières scientifiques, je briguais les premières places dans les matières techniques et j’excellais en Français et Philosophie, pourtant parents pauvres de cette filière. Mon examinateur, à l’oral du concours, après les figures imposées du programme, m’interrogea sur le dernier livre que j’avais lu de mon propre choix. Il s’agissait de Candide, de Voltaire. Choix atypique qui piqua sa curiosité et nous entraina dans une discussion passionnée et passionnante sur le siècle des Lumières.

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Avec malice, après m’avoir demandé si je connaissais la dernière phrase du livre, il discourut sur le mythe du « bon sauvage » cher à Jean-Jacques Rousseau dans son "Discours sur l'origine des inégalités parmi les hommes".


Il me gratifia d’un « c’est beau la jeunesse ! » aussi dubitatif qu’amusé quand je lui affirmais que, comme l’auteur, je soutenais l’idée que « l’homme est bon naturellement et que c’est la société qui le corrompt ».


Le temps a fait son œuvre… A voir vivre mes contemporains durant ma vie en métropole, à voir enfler leur jalousie, leur haine de l’autre, et en quittant soulagé et quelque peu misanthrope une France en proie aux grèves, aux blocages, à l’individualisme, au « bashing » pour tel ou tel mot ou pensée, je m’inscrivais de plus en plus et sans ambages dans le postulat inverse, rejoignant sur le tard mon examinateur dans sa conviction. Mon jeune âge et mon innocence lui avaient cependant plu et il me donna la meilleure note dans cette matière.


Il a fallu donc arriver en Polynésie fin 2019 pour y voir à nouveau un peuple simple, souriant, attentif à l’autre, où chacun se tutoie et se rend service. C’était bien sûr avant la pandémie et cela reviendra naturellement après. L’empathie et la solidarité sont dans les gènes des polynésiens, surtout ceux vivant hors de la capitale.


Imaginez : vous vous arrêtez regarder une carte et on vient vous aider à trouver votre chemin. Vous voulez traverser la rue, les voitures s’arrêtent pour vous laisser passer, vous achetez des fruits sur le bord de la route, on vous en offre d’autres…


La grande majorité, les gens d’ici, de souche ou de cœur, vivent sans courir et avec le sourire, dans la légèreté du temps qui passe « dans le meilleur des mondes possibles ».


Revenons au Bounty et son roman historique. Le narrateur de la mutinerie relate son intégration à Tahiti auprès de la famille d’un chef qui l’accueille dans sa maison et lui sert de mentor. Cela s’appelle un « taïo » en polynésien.


Ayant fait la connaissance d’une jeune femme dont il tombe amoureux, il échange avec son hôte leurs points de vue par ces mots :

- Pourquoi ne pas vous marier, si elle le veut ?

- Bon, mais suppose que nous soyons mariés et qu’un bateau anglais vienne me donner l’ordre de rentrer en Angleterre.


Mon taïo, désolé, haussa ses lourdes épaules.

- Vous, les anglais, vous êtes tous les mêmes ! dit-il, agacé. Vous vous rendez malheureux à la pensée de ce qui peut-être n’arrivera jamais. Le présent ne suffit pas, que vous avez encore à penser à demain et après-demain ? La pensée d’un vaisseau anglais te fait hésiter devant le mariage avec la fille qui te plaît ! Dix ans, vingt ans se passeront peut-être avant l’arrivée de ce bateau ! Assez de pareils propos ! Hier est parti, aujourd’hui est à toi, demain ne viendra peut-être jamais !


Je ne pus m’empêcher de sourire devant cette explosion de philosophie de mon vieil ami, qui à bien y réfléchir ne manquait pas de bon sens. Se préoccuper sans cesse du futur est sans conteste la grande force et la grande faiblesse de l’homme blanc, dans sa quête du bonheur. Pour les habitants de Tahiti, se préoccuper du lendemain était chose inconnue, au point que nul mot n’existait dans leur langue qui exprimât une telle notion »

Depuis deux siècles, avec l’apport de la « civilisation » et l’évangélisation, le mot demain existe (ananahi) mais l’esprit de ce peuple semble ne pas en tenir compte. Il vit au jour le jour. Quand nous avons passé deux jours sur la même plage à Huahine avec Siki, nous n’avons pris chaque jour dans la nature que ce qui était strictement nécessaire (bois, feuilles, noix de coco) en recommençant le lendemain, plutôt que profiter de la machette ou du lieu pour faire les provisions pour deux jours.


Ce n’est que tout récemment que la culture polynésienne originelle renaît et s’échappe du carcan des religions et de la civilisation occidentale.

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Le Heiva, grande fête annuelle présente dans le moindre village, voit s’affronter les groupes de danse, de chants, les lanceurs de javelots, les rameurs de pirogues, les grimpeurs de cocotier dans une ambiance joyeuse et festive.

Cette grande fête incontournable avait pourtant été prohibée en 1819, ainsi que toute référence à la vie primitive des polynésiens (religions, tatouages).


Les polynésiens ont su malgré tout conserver ce sens de la fête et des traditions et le Heiva de Tahiti n’existe pourtant dans sa forme actuelle que depuis 1985, pour marquer l’accession du territoire à l’autonomie et fêter de manière différente le 14 juillet.


Le tatouage (aujourd’hui très répandu dans le monde et dont l’origine est polynésienne) qui fut interdit par les missionnaires revient en force et chaque homme ou femme ici possède a minima un dessin gravé sur une partie de son corps.


Le mythe de Tahiti est aussi associé à la beauté et aux mœurs des vahinés. Imaginez ce qu’un homme du XVIIIème siècle pouvait éprouver en voyant des femmes aux seins nus et vivant librement le temps présent alors que le « vieux monde » imposaient aux femmes de bonne société de se couvrir jusqu’aux chevilles…

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Le récit rend justice à cette vision superficielle et erronée malgré les apparences, en décrivant Hina, la femme du chef qui hébergeait le narrateur :


Les manières de Hina étaient aussi parfaites que sa personne. Elle avait la souriante dignité et la parfaite assurance que l’on ne trouve que dans les hautes sphères de notre société et une mesure admirable dans la politesse. L’occasion m’est peut-être offerte à présent de dire un mot des femmes indiennes, si fréquemment et scandaleusement calomniées par les différents navigateurs qui ont touché cette ile.


Seul le capitaine Cook, qui les connaissait mieux que tout autre et avait toujours fait preuve de loyauté vis-à-vis d’elles, leur a rendu justice en déclarant que chez ces femmes la vertu était tout autant répandue et prisée que chez les dames de chez nous, et que les juger à l’aune de celles qui envahissaient son bateau reviendrait à se faire une opinion des anglaises à la lumière des créatures qui hantent les quais de Spithead. A Tahiti comme dans d’autres territoires, d’aucunes s’adonnent au vice et à la lubricité, et il est tout naturel que les femmes de cette nature-là accourent sitôt qu’un navire arrive. Mais, à ma connaissance, on y rencontre aussi autant d’épouses fidèles et de mères attentionnées qu’ailleurs, et beaucoup font véritablement honneur à leur sexe.

Enfin, la notion de propriété est très relative ici et même l’esprit d’entreprise fait défaut aux polynésiens de souche. Ceux qui entreprennent, ce sont les Popa’a ou plus anciennement les chinois. Le polynésien dans sa grande majorité vit de l’air du temps et de ce que la nature (fruits, légumes, poissons) lui donne en abondance.


Constitué de réseaux familiaux importants et complexes, la terre reste sacrée pour lui. Il n’y a que très peu de cimetières en Polynésie et les anciens sont enterrés à même le terrain où ils ont vécu, parmi leur famille. Chaque maison (hormis en ville) a quelques tombes à proximité. Cela rend la vente de ces maisons et des terrains quasi impossible, et nécessitant l’accord de toutes les branches de la famille, ce qui est inextricable car chaque île est imbriquée de nombreuses relations familiales.


Marlon Brando lui-même, malgré sa fortune, sa notoriété et son mariage avec Tarita, une tahitienne (sa partenaire dans le film Les Révoltés du Bounty) mettra plus de dix ans pour acquérir l’île de Tetiaroa.

Jean-Jacques Rousseau, qui a fait germer cet article de blog un peu différent des autres, résume ainsi sa pensée sur la propriété, socle de la civilisation et origine des inégalités :


Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.

Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : « Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne ! »


Ainsi, si le « bon sauvage » reste un mythe, une allégorie philosophique, il n’en reste pas moins que Tahiti a su conserver au travers des siècles cette marque de gentillesse, de générosité, d’empathie naturelle.


Perdue au milieu du pacifique et longtemps préservée de la civilisation, elle ne se laisse pas aborder si facilement, mais elle sait se donner à qui se laisse séduire par sa beauté, son calme, sa sérénité, son soleil, son ciel bleu, sa végétation luxuriante et généreuse et ses lagons tropicaux encore riches de faune et de flore.


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